Ta venue était la mienne
Ta venue était la mienne.
On a gardé les pieds sur terre, construit notre vie comme une voie de chemin de fer, en déposant devant nous ce qu’on avait sur le dos. On a bâti des maisons, tracé des balades, fait des enfants. A l’estime, en bricolant des amarres passagères, avec le soin des démineurs et l’insolence des demi-dieux, l’oeil sur le doux et l’amer.
En honorant plus tard ce à quoi on tournait le dos, la jeunesse, les rêves, les plans foireux, les promesses en l’air, les contrées lointaines.
Le réel est hors d’atteinte. Inutile d’attendre.
Jean Prod’hom