La bise s'est levée pendant la nuit
La bise s'est levée pendant la nuit, a défait les nuages de la veille et laisse ce matin le ciel aux avions qui gribouillent des promesses qu'ils ne tiendront pas. Nous descendons, Sandra et moi, récupérer la voiture laissée hier au village.
Au retour d'Arthur de Froideville, nous descendons à Lausanne. Je vais pour mon compte, discute le coup avec deux employés de chez Cablex, une entreprise qui réalise des réseaux câblés et qui se partage avec deux ou trois autres entreprises le marché lausannois. Ils épissent les câbles à fibre optique du quartier de la Madeleine, trois fibres pour chacun des 120 clients susceptibles de s'y intéresser. Les deux électriciens sont français, l'un vient de Saint-Julien. Tous deux vantent leur savoir-faire et ne manquent pas de me signaler que les Suisses ont pris du retard dans ce domaine alors que le réseau espagnol est en place et que le français est bien avancé. En ce qui concerne le Riau, nous devons déchanter, la fibre optique n'y parviendra jamais.
Fais un tour chez Payot, parcours les nouveautés et les lectures que les enseignants du gymnase proposeront en début d'année scolaire prochaine. Puis commets un ou deux de ces larcins dont je ne me lasse pas, les fauteuils des bonnes librairies y invitent : le Journal particulier 1933 de Léautaud, le numéro que la NRF a consacré en juin aux relations de la littérature et de la chanson, lis notamment les réponses que Louis Aragon a donné à Francis Crémieux qui l'interrogeait en 1963 sur la mise en chanson de ses poèmes. Puis un texte du premier numéro 2012 de la Revue de Belles-lettres dans lequel François Debluë s'emploie à préciser ses rapport au roman.
Je sors de la librairie les mains vides après avoir abandonné, à leur place, les livres que j'ai siphonnés. File acheter une coudière à la pharmacie de la Palud avant de rejoindre Arthur et Sandra assis sur un banc à Pépinet.
Sandra m'offre aujourd'hui un bouquet de dahlias.
Jean Prod’hom