Il a plu
Il a plu une bonne partie de la nuit, la route du col que j'aperçois de la fenêtre est détrempée, il est 6 heures, des nuages s'attardent sur le Pic Chaussy. J'hésite à réveiller Arthur, Lili et Lucie qui s'étaient annnoncés partants pour m'accompagner à la Pierreuse. Mais c'était hier soir. On ira voir les bouquetins et les chamois un autre jour. Je me rendors.
On déjeune dehors, mais sans parasol. Diaspora ensuite : via ferrata du Rübli pour les uns, balade aux Chevreuils pour d'autres, piscine de Gstaad pour Lili, Louise et moi, on emprunte la route terminée en 2010 qui passe sous le cimetière de Saanen, plus de repos pour les morts.
Deux bonnes heures à goger dans l'eau tiède, les filles plongent du bord, des plots et de la planche ; elles se risquent même aux sauts périlleux, j'aime leur courage.
Le soleil s'est installé, Gstaad déroule sa grande rue à de vieilles rombières et de petits chiens qui nous snobent, on imagine les visages dévastés de Roger Moore ou de Johnny Halliday, on mange un carac sur un banc, le soleil est revenu, un soda, une glace et on repart récupérer les amateurs de grimpe à l'arrivée du téléphérique de la Videmanette.
Oscar a passé une partie de la journée seul au chalet, tout s'est bien passé et c'est de bonne augure pour les 15 ans qui viennent.
Je conduis Sandra, Oscar et Louise aux Mosses d'où elles souhaitent rentrer à pied, j'en profite pour boire un café. Federer affronte Del Potro à Londres, une vieille institutrice, visiblement amoureuse du tennisman helvétique se met dans un sale état devant la télévision, les yeux hagards, les cheveux en pétard. Je l'avertis des dangers qu'elle court. On reste fidèle, dit-elle, même quand ça va mal. Je m'en vais avant que ça ne se termine mal, je suis non seulement un peu lâche, mais l'idée de devoir pratiquer un massage cardiaque sur une telle personne m'indispose. D'autant plus que j'en suis incapable.
Jean Prod’hom