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Comme ces chiens orphelins, solitaires, rêveurs, décidés, qui traversent jour et nuit le quartier qu’ils n’ont jamais quitté. Ils s’éloignent des hommes qui n’en ont cure sans jamais s’arrêter. Tout droit et en tous sens.
C’est qu’un vent de travers creuse leur flanc et les pousse contre d’autres récifs si n’était leur âme droite qui agit comme un safran en les orientant tout droit, en avant d’une mer sans île.
Ils courent, ils courent de travers en tendant simultanément une oreille du côté de ce ce qui ne cesse de les inquiéter, l’autre en direction de ce qui ne se présentera jamais. Toute une vie.
Jean Prod’hom