Mémoire d’une journée type
7h30: « Je vais au moins faire semblant de paraître réveillé », pensait-il en bâillant.
10h00: Notre personnage principal comprend enfin qu’il va devoir donner un sens à cette journée, pour ne pas avoir l’impression de la gaspiller.
11h00: La seule chose qui manque à ce bloc de béton, c’est un brin de magie.
14h50: « Il ne nous est pas favorable de faire taire son imagination », dit-il à son esprit.
15h25: La liberté ne se trouvait qu’à une poignée de minutes.
17h00: Cette heure est absolument incroyable, elle est aussi mouvementée que calme.
20h30: Après s’être repassé en tête les 24 heures écoulées, nous nous perdons à imaginer les prochaines.
23h00: Le paradis des rêves commence là où l’abominable réalité se termine.
Camilla
Le dernier couloir
Derniers instants. Chauffard. Coma.
Je marche depuis trois jours, je crois. Je marche, mais je ne ressens rien. Au fond de moi, je sens que quelque chose ne va pas; seulement je ne sais pas quoi. Ce bruit qui résonne dans ma tête, un «bip» régulier, un son lassant, c’est tout ce que j’entends. J’ai compris, je me promène dans un couloir, avec comme seule amie la solitude. Quand je pense arriver au bout, tout recommence, inlassablement. Je veux m’arrêter mais une force invisible m’en empêche.
Bip, bip, bip.
Des voix me parviennent, ce sont des hommes. Ils parlent de moi, j’en suis sûr. Ils disent qu’ils ne peuvent plus rien faire, que c’est fini. Il y a des cris, des pleurs; ma femme, ma fille. Je veux leur dire de me sortir de là, mais je n’en ai pas la force, je n’y arriverai pas. Comme si Dieu entendait mes pensées, qu’il allait m’aider, je vois de la lumière, mais pas n’importe laquelle, celle du soleil ou plutôt de la délivrance. J’avance, je me rapproche de cette lueur toujours plus intense. C’est avec tout l’espoir et la force que j’ai pu réunir que j’atteins cette sortie où la luminosité est si forte que même si je ne sens rien, je suis ébloui. J’ouvre la porte et j’ai l’impression de voler.
Il est partit, il finira sa vie avec les anges.
Bip, bip, biiiiiiip.
Amandine et Talissa
L’étrange histoire de Suripène
Avez-vous déjà pensé à pourquoi elle existe?
Nous sommes aujourd’hui prêts à vous révéler son histoire:
Cette mystérieuse ouverture sous les escaliers du nouveau Mottier cache un petit bonhomme nommé Suripène. Haut comme deux pommes et demie presque trois, ce nain vit ici depuis la fin de la construction du bâtiment. Il est venu de très loin de l’Est car il pensait un temps pouvoir suivre le soleil. Il s’est arrêté au Mont-sur-Lausanne car la soif le démangeait. Là, près d’une source, il rencontra La Fée de la Roche. Cette fée lui donna trois filles. Suripène était heureux. Jusqu’au jour où ses filles devinrent trop grandes et donc un fardeau pour le nain. La fée lui fit alors une proposition: lui reprendre ses trois filles en échange d’un logis. Suripène accepta à contre coeur, il lui fallait une maison, lui qui avait toujours été nomade. La fée enferma alors les trois filles dans la roche même de sa maison. Depuis ce jour, Suripène a renoncé à l’amour. Il se cache derrière une petite porte le jour et sort chaque nuit du bâtiment pour observer ses filles. Si on le dérage lorsqu’il sort, il mange ce qu’il considère comme son agresseur. Le seul élève qui à réussi à le voir a aussi réussi à en faire un portrait avant de se faire avaler. Voici donc la seule image de Suripène à ce jour.
Raphaël et Yves