Fables de la Fontaine

Fables


Le bon élève et le cancre

Un élève, ayant joué
Tout l’été,
Se trouva fort dépourvu 
Quand les examens furent venus:
Pas un seul souvenir
A faire rejaillir
Il alla rendre visite
A son acolyte,
Lui priant de lui souffler
De quoi lui permettre de subsister
Ou de ne pas ressembler à un abruti.
« Je te le revaudrai, l’ami,
Avant le prochain contrôle,
Quand nous serons de retour à l’école.»
Son voisin n’était pas coopératif:
C’était là son moindre défaut.
Que faisais-tu au temps chaud ?
Dit-il à celui-ci, pour une fois attentif.
- Nuit ou jour, soleil ou vent
Je m’amusais, ma foi.
- Tu t’amusais ? Autant pour moi.
Eh bien ! Amuse-toi bien maintenant.

Fanny



L’écolier au ventre creux et l’écolier au ventre plein

Autrefois l'écolier au ventre plein,
Invita son camarade au ventre creux,
D'un ton point anodin,
A partager un snack délicieux.

Sur un banc de la récré,
Les parts furent distribuées.
Je laisse à songer au festin,
Que se firent ces deux copains.

Au début ce fut fort délectable,
Rien ne manquait à la table.
Mais certains troublèrent la fête,
Pendant qu'ils se régalaient sur la banquette.

Nombre d'affamés arrivèrent,
Quémandant quelques bonbons et réglisses,
Jusqu'à ce que la nourriture de l'emballage glisse,
Et que les pique-assiettes se jettent sur leurs délices.

Alors l'élève au ventre creux s'écria :
« Demain vous vous régalerez sans moi,
Ce n'est pas que je me lasse,
De tous vos festins de rois,
Mais de guerre lasse,
Je préfère manger en toute sérénité,
D'un vieux croûton la moitié,
Plutôt que vos friandises en masse. »

Elisa




La tortue et le pinpin

«Parions, dit la première,
qu’au MCDO avant vous arriverai-je.
- Meuf ne te l’a pète pas trop.
C’est pas beau.
Mon menu sept fois je l’aurai mangé,
Que seulement vous arriverez!
Mais t’inquiète,
Je relève le pari, andouillette.»
Sur ce, sans juge,
Ils couraient jusqu’au refuge.
Le pinpin, n’ayant plus que quatre bonds à faire,
Tua son temps à prendre l’air,
A manger du gruyère,
A s’acheter une théière,
A admirer une cafetière.
Il laissa la tortue
Qui se remue,
Qui se presse gentiment,
Tout en suant.
Lui, cependant rit de sa lenteur,
D’un air pinailleur.
Puis quand il remarqua
Que la tortue presque arriva,
De stupeur, grimaça.
Il se releva,
Se propulsa avec vivacité,
Mais n’arriva point de l’autre côté.
La tortue avait gagné.

Nora


Le corbeau et le renard

Maitre Corbeau sur l’estrade en plancher,
Défendait son client avec courage.
Maitre Renard, qui lui a demandé,
Mais sans pouvoir être trop sauvage:
«Dites-moi Monsieur Corbeau,
Etes vous saoûl ou êtes vous barjo?
Et sans détruire votre courage,
Votre client est voué à l’abattage,
Alors que sa cause me met en émoi,
Vous ne pensez qu’à la joie,
De vous remplir les poches grâce à la loi.
-Vous avez raison monsieur, mon avocat n’est pas de tout coeur avec moi.
Je vous demande donc monsieur,
Maître Renard d’accepter en cette heure,
De vous joindre à ma route,
Et que vous au moins me défendriez, sans aucun doute.»
Maître corbeau sortit malheureux et vaincu,
Sachant que son client serait perdu.

Marine

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