Affaire de famille (6)
jeudi 13 mars 2014 Classé dans : Affaire de famille
Enfin le weekend ! Au lieu de me lever, je reprends la lecture de mon roman que j’avais laissé en plan. Au bout de quelques chapitres, je pose mon bouquin sur ma table de nuit et je me lève pour aller ouvrir les volets de ma chambre qui est plongée dans le noir. La neige est au rendez-vous et un beau tapis blanc recouvre le toit des maisons ainsi que les rues et les parterres des jardins environnants. Je referme la fenêtre car je commence à greloter et je descends prendre mon petit déjeuner. Je suis à peine arrivée en bas que je remarque un sac et deux valises dans le corridor. Maman apparaît dans le couloir en transportant une paire de trousses de toilette dans ses bras.
- Mais, on va où ? lui dis-je.
- Tu n’as pas remarqué qu’il avait neigé cette nuit ? On part skier au chalet de grand-papa. Ce serait dommage de ne pas profiter de cette belle poudreuse !
Toute contente, je remonte en quatrième vitesse pour aller me préparer. J’enfile un jeans et un pull, des grosses chaussettes bien chaudes, un autre pull et ma veste. Je m’engouffre dans la salle de bains pour aller me donner un coup de brosse sur les dents. Je redescends dans le salon, fin prête. Soudain, je me rappelle que mon natel est resté sur ma table de chevet. Je remonte les escaliers et arrivée dans ma chambre je m’en empare. Je m’apprête à quitter la pièce lorsque mon regard est attiré par un petit objet brillant, posé sur le même meuble où mon téléphone était 3 secondes auparavant. C’est comme si la bague attendait que je la prenne. Je la passe autour de mon majeur et dévale les marches pour la énième fois.
Maman est en train de fixer les skis sur le toit de la voiture. Je l’aide et nous pouvons enfin partir pour les Diablerets. Sur la route, je ne peux pas m’empêcher de regarder le mystérieux bijou que j’ai trouvé sur le sol. Il me fascine tellement que je ne remarque même pas que nous sommes déjà arrivés. Je descends de la voiture en enfilant mes gants, ce qui me fait détourner le regard de la bague. La neige est si belle et poudreuse que j’en oublie tous mes problèmes. Vers 3 heures de l’après-midi, nous nous posons sur un tas de neige fraîche et nous déballons notre pique-nique. Je mords à pleines dents dans mon sandwich avant de sentir une vague de chaleur à mon doigt. Ce n’est pas très chaud mais juste assez pour que mon majeur se mette à me brûler. Je me dépêche d’enlever mon gant sans que maman ne le remarque et je retire l’anneau de mon doigt. En le posant dans la neige qui fond à son contact, il s’arrête de briller. Soudain, j’entends la voix de Maman :
- Jenny, je pars au chalet car je commence à avoir froid. Tu peux continuer à skier si tu veux, tu connais bien les pistes. Ne rentre pas trop tard quand même !
Je la regarde dévaler la pente en zigzaguant. Je n’ai plus faim et je pose mon sandwich à peine entamé dans la boîte de pique-nique. Je reporte mon attention sur l’anneau serti d’un diamant aussi blanc que la neige sur laquelle il est posé. Je m’apprête à le reprendre quand un trou béant se forme sous moi. Une crevasse ! Je tombe dedans en hurlant de toutes mes forces, accompagnée de ma boîte, de mes skis et de la bague que j’ai juste le temps d’enfiler à mon doigt.
(A suivre | Emilie)
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