Marcel Proust

A la dérive



Ce matin, j’ai mis mon manteau et suis partie à la recherche d’une couleur, pour effacer mes erreurs qui trop longtemps m’ont hantées, telles des corbeaux dans un champ de roses dorées que les rayons du soleil viennent illuminer, comme une bougie vient éclairer un homme écrivant les reliques de son passé, qu’il a tendance à oublier, pour savourer l’instant présent, qui lentement s’en va pour laisser place à un nouvel événement auquel se raccrocher car la vie est un long fil de choses distinctes que l’on croit séparées mais qui sont tout de même reliées, comme fixées les unes aux autres, comme des coquillages sur une pierre dont le chemin est déjà long, par-delà les océans qui ont tracé de leurs eaux sombres des chemins différents pour témoigner de la puissance de leurs bleus si changeants que la palette d’un peintre ne suffit pas ; ce matin je suis partie à la recherche d’une couleur qui m’est inconnue, mais le temps et la patience dont chacun fait preuve me la feront découvrir. Désormais, ma couleur sera translucide et j’apprendrai de mes erreurs au lieu de vouloir les effacer.

Clémence

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