Une mésange picore
(Poèmes de Monsieur)
Une mésange picore dans la mangeoire du tilleul, l’air est froid et les chicanes ne l’ont pas nourrie. Les cris des enfants, là-bas, font penser aux chants des oiseaux de la volière. Partout le lointain, le détaché, le séparé qui fédère ceux qui n’ont plus rien. Avec une gorgée d’eau froide et l’image de grands draps blancs pincés à l’étendage.
Je suis un animal désaltéré, fatigué, désarmé. Le vent d’ouest ramène des parfums âcres, c’est un feu de brindilles et de bois mort mis en tas à l’arrière de la maison. Je t’imagine assise sur une chaise ; il n’est plus temps, disais-tu, de savoir si on a été à la hauteur, nos peurs se sont évanouies.
A la fois plus et moins, bientôt rien, mais sans partage.
Jean Prod’hom