juil. 2014

Quelque part

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Le silence dans lequel l’inclinaison de son visage le plonge
celui qui accompagne les fronces de tes sourcils attestent d’un séjour partagé
où nous sommes assurés de ne rencontrer personne

Jean Prod’hom

Rideau de pluie

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Nous étions restés tout le jour
à l’abri derrière un épais rideau de pluie
le soir venu chacun de nous lui tourna le dos

Jean Prod’hom

Sous Chabanne

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Pêches pommes prunes
derniers feux d’un jardin en terrasses
rendu à la patience des ronces

Jean Prod’hom

Espace Chauvet

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J’appelle « espace Chauvet » toute réplique homothétique
d’un espace protégé ou laissé à l’abandon
dont la réalité se substitue in fine à celle dont elle est la réplique

Jean Prod’hom

Murettes

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Galets blancs et basalte noir
dans les eaux de l’Ardèche
et les pierres sèches des murettes que déracinent les genets

Jean Prod’hom

Pléiades

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S’est vu trois fois refusé un permis de conduire
s’est rabattu sur la poésie
qui l’a conduit dans la constellation des pléiades

Jean Prod’hom

Je monte tout à l’heure à Grignan

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C’est en famille que le rôtisseur fait tourner ses douze poulets sur la place de la Bourgade à Grillon ; sa femme et ses deux filles chargent le grill portatif de chêne vert jusqu’à la gueule. Il sonne deux fois neuf heures aux quatre coins du bourg. A côté, un balèze à coiffe d’indien fait le paon au milieu de ses cageots d’oignons, de tomates, de melons et lance de sept en quatorze des cocoricos très convaincants, qui attirent la maigre clientèle du jour. Je feuillète le Dauphiné au café de la place refaite à neuf, quelques autochtones cancanent à l’ombre des vieux platanes. Je décide alors de monter sous les remparts faire une visite au sauvage de Grignan, sans l’avertir, il me bottera le cul si je le dérange. Plus embêtant, m’y rends sans le boutefas et le gruyère promis, et je m’en veux.

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Mais l’homme qui va entrer sous peu dans sa nonantième année ne m’en tient pas rigueur. Je le retrouve comme je l’ai laissé à Noël, dans la pénombre, la vie au bout des doigts. Mais cette fois dans une fraicheur piégée derrière les persiennes, avec de la place tout autour, l’âme en vacances et le désir de tout vouloir croquer sans rien oublier. Il répand la bonne humeur de ceux que le sérieux ne menace pas, qui s’y refusent, la naïveté des enfants dont le réveil se prolonge jusqu’au soir et qui sont engagés dès le lever du jour dans mille activités, les cheveux en pétard et une chemise de gitan sur le dos. Il lit un article du Monde que Régis Debray a consacré à l’Europe et à son avenir.
Mais je me rends compte qu’une autre affaire occupe l’esprit de mes hôtes. Jean-Claude et Liliane préparent en effet de grandes manoeuvres, celles qui vont les conduire à l’achat de la nouvelle voiture qui remplacera la Peugeot laissée, il y a une semaine, sur le pont à l’entrée de Vaison-la-Romaine, embrochée contre un pilier. Le plus bel accident auquel Jean-Claude a participé, pensez, leur voiture était presque à l’arrêt lorsque l’événement s’est produit, pas de mal, aucun autre véhicule concerné. Le rêve donc, d’autant plus qu’un de leurs voisins, là par hasard, a eu l’amabilité de tout prendre en main. Il y a de sales histoires qui finissent bien parfois.
La voiture, Jean-Claude n’aime pas ça, vraiment pas, il la craint. Il précise que c’est la vitesse qui le met dans ses petits souliers, car la mobylette, il en a été un amateur émerveillé. Jean-Claude ne conduit pas, n’a jamais conduit et ne conduira pas de quatre roues. Cette hantise l’amène à circonscrire avec soin les différents éléments qui présideront au choix du nouveau véhicule et qui devraient atténuer sa hantise.
Tout est savamment pesé, le nouveau véhicule devra être comparable au précédent, respect de la tradition, la place du passager facilement accessible, il devra être d’une couleur claire, très claire, parce qu’une couleur claire est moins salissante d’abord, mais surtout parce qu’une couleur claire est plus visible par celui qui vient en face. Le danger venant toujours d’ailleurs, les couleurs sombres constituent une véritable menace pour les automobilistes. Le blanc c’est l’idéal, mais le gris, le beige, le vert tendre ou le bleu coupé conviennent également. Attention pourtant, attention au rouge vif, une couleur bien visible, trop visible, une main tendue à la catastrophe, le rouge doit être proscrit parce qu’il porte sur les nerfs de celui qui le voit, c’est un fait connu. Et boum, la collision qu’on voulait éviter devient inévitable.
Je crois entendre l’énoncé d’un manifeste, le choix d’une voiture prend du temps, il obéit lui aussi à certains principes et à certaines règles, d’autres, parole de peintre.
Au mur un dessin, des feuilles oblongues dans l’ombre desquelles sommeille un jardin qui déborde d’un reste de lumière. Jean-Claude descend moins souvent dans son atelier, à cause de la chaleur. On parle de choses et d’autres, il me montre les deux textes de ses amis Nicolas Raboud et Philippe Jaccottet qui présentent l’exposition que la Fondation Gianadda lui consacrera du 26 septembre au 2 novembre dans le Vieil Arsenal, une quarantaine de peintures solaires et une série de dessins creusés à l’acier et au bambou. Le bonhomme est partagé, ses amis ne le sont pas, le catalogue raisonné de ses réalisations suivra.
Liliane me fait penser à Giulietta Masina, elle courate, téléphone, prépare l’achat du prochain véhicule. Lui me remet à l’ordre lorsque, voulant parler de Marcel Poncet je mentionne Charles Il saute du coq à l’âne en suivant une logique qui se révèle par après, de la première exposition des impressionnistes à Beaubourg, des grandes peintures de Seurat, de Monet, des nymphéas, de Kurt von Balmoos. On reparle du livre que lui a consacré Silberstein, de nos amis communs. Même s’il est solide comme un roc, je le sens fatigué et Régis Debray l’attend, c’est le moment de se quitter, je reviendrai les mains pleines.
Fais un saut à Terres d’écritures, Christine Macé n’est pas là, montre mes bricoles à Anne Gros-Balthazard qui m’écoute avec bienveillance. A l’étage, sur un lit de sable noir, de gros galets de porcelaine et de grès, des galets dont il faut se méfier, entre deux eaux, ils me font penser à ces énormes vesses-de-loup rencontrées un jour sur les Causses, ou à des oeufs d’autruche. Des galets fragiles. Trouve au retour dans le Lez un vieux tesson.

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Rejoins Sandra et les enfants à la piscine, me débarrasse avec eux de tous mes plans foireux. C’est seul que je descendrai à pied à Colonzelle, j’ai moi aussi rendez-vous avec les couleurs. Ne peux m’empêcher de faire à nouveau toutes sortes de scénarios qui me font sourire, parce ce ne sont dans le fond que des récits qui ont guère d’importance.

Jean Prod’hom

La négation

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La négation ne retranche rien
mais ouvre aux lisières du langage
des échappées vers ce qui se dérobe

Jean Prod’hom

Qui n'a pas vu double

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Qui n'a pas vu double
dans le train et sur le quai n'a rien vu
il nous faut désormais songer à voir triple

Jean Prod’hom

Termoli

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L’enfant treuille le trabucco descendu la veille
les mailles du filet laissent filer la mer
et ce point de tangence auquel l’enfant touche pour la première fois

Jean Prod’hom

Un bon intellect

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Un bon intellect fonctionne
sur le principe de la double digestion
il se satisfait lui aussi de nourritures très pauvres en énergie

Jean Prod’hom

Goût de cendre

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Mêmes huissiers à l'entrée des palais du bon et du mauvais goût
même architecte mêmes oubliettes
mêmes pissotières même amertume

Jean Prod’hom

De toujours

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De toujours les conversations aveugles
en-bas sous les tilleuls
bercent ceux qui ont jeté l'éponge

Jean Prod’hom

Le silence

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Le silence que sécrétait l'ombre dans le lit du Lignon
remontait les prés jusqu'à la butte du Molard
dans ses blancs le cri jasmin d'un courlis

Jean Prod’hom

Prisonnier

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Prisonnier de son courant
immobile sur ses rives
successivement et simultanément

Jean Prod’hom

Chose qu'on entend mais qu'on ne voit pas

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Près de la fontaine du refuge de Ropraz
j’entends des champignons sortir de terre
impossible de les surprendre

Jean Prod’hom

N'écris pas trop court

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N'écris pas trop court
ceux qui te lisent ne te liront plus
si tu fais plus long

Jean Prod’hom

Heureux égarement

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De l’heureux égarement dans lequel je m’étais trouvé au milieu du bois Vuacoz
je conclus qu’il dépendait certes de l’affaiblissement de ma mémoire
mais qu’il était avant tout la conséquence de l’acceptation de mon ignorance

Jean Prod’hom

Au bois Vuacoz

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Parti vers l’ouest sur le dos d'un Boeing
revenu
sur celui d'une libellule

Jean Prod’hom

Dans les myrtilliers

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Le chant du merle et les odeurs de la résine
l'eau dans la brise et une poignée de framboises
ensemble dans la même main

Jean Prod’hom

Pierrot a ouvert le bal

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Pierrot a ouvert le bal
ondins des prés jardins de paille
toisons tressées entre terre et ciel

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Jean Prod’hom

Ce soir

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Soudain ce soir le temps a tourné
dans le ciel
des nuages se baignent

Jean Prod’hom

Sans couture

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Les choses tiennent
ensemble
en joignant leurs mains

Jean Prod’hom

Doubler notre monde (c)

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Les tentatives de doubler notre monde
sont à l’origine de l’invention et du développement du récit
l’histoire est la chronique de cet échec

Jean Prod’hom

Nous sommes tous des Payernois du dehors

Numériser - Version 2

A Payerne vit une belle tradition née au milieu du siècle passé : la Noble Société des Tireurs à la Cible – fondée en 1736 – invite en effet, lors de la fête annuelle du Tirage, un Payernois du dehors à s’adresser aux Payernois du dedans ; il s’agit là du seul discours prononcé lors du banquet officiel. L’heureux élu lève d’abord le toast à la Patrie, courte prière à l’occasion de laquelle l’orateur loue Dieu d’avoir rassemblé, une fois encore, les ressortissants de la petite ville broyarde. Le Payernois du dehors enchaîne ensuite avec les mots qu’il a choisi d’adresser à ceux du dedans et aux exilés. Que les mots officiels du rassemblement soient pris en charge précisément par l’un de ceux qui a quitté la ville nous invite à réfléchir sur la question des origines et sur le statut de celui qui est habilité à en parler.
Une fois encore cette année, au mois d’août, un Payernois du dehors aura donc l’insigne honneur de sonner le rassemblement, un bourgeois de la ville qui n’y a jamais vécu, puisque son grand-père l’a quittée en 1926 pour reprendre un domaine dans le Jorat.
Je suis comme ce Payernois du dehors, mais de Bursins d'où mon père est parti pour des motifs économiques dans les années d'après-guerre, la menuiserie familiale ne suffisant pas à nourrir les deux frères qui avaient appris le métier. L’un était donc de trop, le droit d'aînesse a voulu que mon père s'en aille. Il y a laissé les siens sans que jamais il ne coupe les amarres, il y est retourné tout au long de sa vie pour revoir ceux qu'il avait dû quitter, heureux de passer une demi-journée avec ses anciens camarades, d'aller boire un verre de Tartegnin à la pinte dont il connaissait l'entrée dérobée. Il n’en a jamais voulu, je crois, à ceux qui l’avaient précédé sur les lieux de ses origines et qui l’ont obligé à s’exiler là où il y avait de la place. Je pense même que ses retours dans le village qui l’avait vu naître et dans lequel il avait fait ses premiers pas lui permettait de leur rappeler qu’il ne leur portait aucun grief, qu’il est possible d’être du dedans en étant du dehors.
Je n’ai donc jamais vécu à Bursins. Et si j’y suis attaché, c’est assurément pour d’autres raisons que celles de mon père. Je n’y ai laissé personne. Je vis ailleurs, dans un ailleurs qui m’a accueilli. J’ai pourtant, au fond de moi, des attaches puissantes avec ce village de la Côte, j’y retourne parfois et rêve d’y retourner plus souvent. Qu’aurais-je dit après avoir levé le toast à la Patrie aux Bursinois du dedans s’ils m’y avaient invité ?
J’aurais dit que le lieu des origines ne se confond pas à celui de nos résidences. Et que nous avons tous été accueillis un jour, la légende veut que Bursins ait adopté mes ancêtres lorsque la révocation de l’Edit de Nantes les a obligés à s'exiler. L’origine est un nom, une image, une fable nécessaire et régulatrice qui retient le secret de notre double nature, celle d’être à la fois du dedans et du dehors. Nous sommes tous issus d’une diaspora et nous vivons dans des rassemblements précaires. Nous sommes invités à y songer, à ceux du dehors de nous le rappeler. Nos sociétés fragiles vivent d’un double écoulement, écoulement de ceux qui viennent, écoulement de ceux qui partent, c’est le prix qu’il faut payer pour que l'eau ne stagne pas et que les groupes ne se referment pas sur eux-mêmes. Ce sont ceux du dehors qui oxygènent ceux du dedans, restaurent les issues par où les nouveaux arrivés viennent et les partants s’en vont. Car il y a deux portes, d’en oublier une rend nos vies impossibles. J’aurais remercié les Bursinois du dedans d’avoir laissé filer mon père, que celui-ci ne leur en a jamais voulu, bien au contraire. Mais j’aurais aussi évoqué la porte de derrière à laquelle frappent tous ceux du dehors qui ont dû quitter leur village, leur ville ou leur pays et que parfois ceux du dedans n’entendent pas. J’aurais fait voir aux Bursinois du dedans que nous sommes tous des Payernois du dehors, ces orphelins et ces adoptés sans lesquels il n’y aurait pas d’histoire.
Je leur aurais raconté en conclusion l’histoire du grand-père et du père de ce Payernois du dehors qui a conduit celui-ci à faire sien le Jorat.

Jean Prod’hom

Métalogue (c)

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Mais alors quitter la maison
et rentrer chez soi
c’est pareil au même

Jean Prod’hom

Inconscience ou grandeur d'âme (c)

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Traiter avec la même bienveillance ceux qui se serviront demain
des outils enseignés pour asseoir leur domination
inconscience ou grandeur d’âme

Jean Prod’hom

Mes yeux brillent (c)

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Mes yeux brillent et ton sourire ouvre les bras
paire d'heures dans un chemin creux
puits de fraîcheur dont tes lèvres dessinent l’ombre

Jean Prod’hom

CXXXIV | Topologie (c)

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Les rolex et les menottes font partie d’une seule et même famille d’objets
ce sont en effet aux poignets de ceux qui exhibent les premières
qu’on passe tôt ou tard les secondes

Jean Prod’hom

La petite vieille

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L’infirmière porte la valise de la petite vieille
dans la chambre bleue
la poupée en porcelaine ne bronche pas

Jean Prod’hom

Il pleut sur la tôle (c)

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Il pleut sur la tôle et les fougères ploient
myrtilles et framboises attendront
cueillette sous l’édredon

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Jean Prod’hom

Avant l'orage (c)

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Au second plan le triticale main au képi
au premier ivre et vanille
le fol épi

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Jean Prod’hom

Brian Allaman et Tom Blaser au pied du podium

CHAMPIONNAT SUISSE DE TRIAL Brian Allaman et Tom Blaser du Passepartout de Moudon finissent au pied du podium à Vordemwald (Argovie). Quelques regrets bien-sûr, mais des satisfactions surtout. Car le sport, quoi qu’on en dise, ne se réduit pas aux résultats ; il existe des expériences hors de prix qui ne se chiffrent pas.

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Brian Allaman, une roue à deux pas du podium, l’autre dans l’avenir

Temps maussade et ciel de Hollande sur les rives de l'Aar pour cette seconde partie du Championnat suisse de trial, gros nuages blancs aux ourlets gris que le vent a poussés tout au long de la matinée. Le soleil est apparu dans l’après-midi, sans avertir, pour ne pas quitter la manifestation ; les spectateurs ont pu enlever leur petite laine et admirer ces merveilleux fous volants sur leur drôle de machine.
Il n'aura fallu que 5 jours aux meilleurs pilotes du pays pour remiser leur « 20 pouces » et répéter leurs gammes sur leur « 26 pouces ». Ils n’ont pas compté leurs heures si bien qu’ils étaient prêts à midi quand la course a commencé.
A Vordemwald, les deux leaders du club de Moudon ont frôlé la réalisation du plus beau des scénarios, le glorieux, l’éclatant, celui que nos voeux orchestrent mais que les circonstances soudain déjouent. Mais s’ils ne sont pas montés samedi sur le podium, Brian Allaman et Tom Blaser ont eu l’occasion de se rendre compte, une fois encore, que ce sont de petits riens qui décident à la fin de la réalisation de nos entreprises, une étourderie, l’erreur d’un juge, un risque qu’il aurait fallu prendre, un autre qu’il aurait été préférable d’éviter. « Il aurait pu évidemment en aller autrement si… » Tout sportif est un philosophe qui s’ignore.
Brian Allaman et Tom Blaser du Passepartout de Moudon concouraient donc dans les catégories respectivement des Elites et des Juniors, ils ont terminé à la quatrième place du championnat suisse de trial 26 pouces, la plus vilaine disent certains, peut-être, mais une place qui fait voir ce que les sportifs ont dans le ventre. Les proches n’ont pas eu besoin de consoler bien longtemps les deux pilotes du Passepartout, ce sont des sportifs aguerris, ils ont vite redressé la tête et félicité les vainqueurs : le Jurassien Lucien Leiser et le Tessinois Igor Müller. C’est leur faculté de digérer leurs succès et leurs défaites, de remettre l’ouvrage sur le métier qui rend les sportifs attachants. Le soir même, ils avaient remisé dans la boîte à souvenirs leur déconvenue et s’étaient tournés vers d’autres objectifs, d’autres échéances.
Cette finale du Championnat suisse de trial 26 pouces aura été extraordinaire. Merci à Brian Allaman, à Tom Blaser et à Steve Jordan qui s’est battu, pour sa première participation à un championnat suisse, comme un beau diable.

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Tom Blaser entre ciel et terre


Si aucune médaille n’ira rejoindre l’armoire à trophées déjà bien remplie du club, de belles satisfactions ont eu lieu en terre argovienne. Car en contrepoint du championnat suisse, s’est déroulée une manche de la Swiss-trial cup (1), la 4ème des 7 manches qui permettront de désigner en fin de saison les vainqueurs dans chacune des catégories, des Poussins aux Elites. Les coureurs du Passepartout se sont à nouveau illustrés à Vordemwald et sont montés à plusieurs reprises sur le podium : confirmation de Romain Bellanger (3ème) dans la catégorie Juniors, confirmation également d’Arthur Prod’hom (3ème) dans celle des Cadets et de Rehacek Kouzma (2ème) dans celle des Poussins.
Mais la grande satisfaction, c’est à Theo Grin qu’on la doit. Il monte dans la catégorie des Minimes pour la première fois sur le podium, à 1 point seulement de la seconde place. C’est une magnifique performance pour ce coureur qui a travaillé dur et dont on peut constater chaque jour les progrès.
On reviendra au mois d’août, à l’occasion de la 5ème manche de la Swiss-trial cup qui se déroulera à Wangen (Schwytz), sur les jeunes coureurs du Passepartout qui constituent l’avenir du club de Moudon. A ce propos, si vous en avez l’occasion, allez jeter un coup d’oeil à Ropraz où tous ces jeunes s’entraînent les mardi, mercredi, jeudi et samedi, ça vaut la peine. Il y a tout près de chez vous un club qui propose aux jeunes de notre région une activité hautement formatrice. Nos enfants y apprennent, sous le regard bienveillant de René Meyer et Jean-Daniel Savary, deux ou trois de ces choses simples qui charpentent nos existences : l’équilibre, la persévérance, la régularité, la concentration. Ce n’est pas rien.
(1) Disons pour faire simple que la Swiss-trial cup est au Championnat suisse de trial ce que le Championnat suisse de football est à la Coupe suisse.

Jean Prod’hom


Texte partiellement repris et modifié dans « La Broye »
Texte publié dans « Le Journal de Moudon » et « Le Courrier Lavaux | Oron »

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De bien petits seins ma foi
à moins qu’elle ait mis son soutien-gorge à l'envers
je m’avisai plus tard que c’était sa tête qui l’était

Jean Prod’hom

Malaxe

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Vieux rêve qui se réveille
celui de baigner ton corps dans les verts
craies grasses non solubles à l'eau

Jean Prod’hom

Clairière (c)

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Clairière où se sont repliés
parfums et toisons
d’avant la conquête

Jean Prod’hom

Parthénogenèse (c)

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Un rideau coupe en continu nos jours
sans que nous sachions exactement
de quel côté nous avons installé notre campement de base

Jean Prod’hom

A Geoffrey Cottenceau et Romain Rousset (c)

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C’est le même voyage familier
mais rien ne va comme on l’imagine
les cairns vacillent

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Jean Prod’hom

Demain l'école


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Nous sommes sans réponse de nos commanditaires
on commencera donc l'année scolaire sans chaises ni tables ni papier
une chance pour notre école qui volera de branche en branche

Jean Prod’hom

Plan-Châtel

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Les sangliers ont tourné la butte du vieux
le Mont-Blanc a mis son chapeau
les raiponces ont les cheveux en bataille

Jean Prod’hom