Solidarités
Il y a celle des frères et soeurs,
celle des papillons,
il y a celle des eaux du ruisseau.
Jean Prod’hom
Il y a les moellons luxueux
Il y a les moellons luxueux
l’Offrande musicale
le taboulet
les girons des Jeunesses campagnardes
il y a le museau des hérissons
les petites et les grandes vanités
les autels portatifs
l’île de la Madeleine
il y a le livre qu’on referme
Jean Prod’hom
Il y a des fatigues
Il y a des fatigues et des regrets
il y a des faiblesses et des hésitations
il y a des attentes qui ne reviendront pas
Jean Prod’hom
Il y a le dimanche qui suit le premier de l’an
Il y a le dimanche qui suit le premier de l’an
les hydrocarbures
les locomotives
les truffes
l’acquiescement
il y a les compresseurs d’ennui
les vieux treillis
les mondes auxquels ouvre l'erreur
la sainte ignorance
Jean Prod’hom
Il y a les lames de fond
Il y a les lames de fond
le bois de la Fin
le pain d’épices
les crocodiles
les ponts de danse
les faux calculs
le grain du feutre
la fonte des neiges
les alibis
Jean Prod’hom
Il y a les dissidences
Il y a les dissidences
les faillites
le club Med
il y a l’insaisissable
les ordures
les bousculades
les facilités
la fausse monnaie
il y a les circonstances de sa naissance
Jean Prod’hom
Il y a le passif transitoire
Il y a le passif transitoire
la natation synchronisée
les joints de culasse
il y a la dignité de l’homme
les oeufs
les barbelés
il y a les murs porteurs
l’adaptation au milieu
les saucisses de veau
Jean Prod’hom
Il y a les sursis concordataires
Il y a les sursis concordataires
la rase campagne
les arrière-boutiques
Il y a la chirurgie esthétique
les frigidaires
la peinture à l’huile
il y a les salles d’attentes
la rigidité des cadavres
les portes closes
Jean Prod’hom
Il y a les initiatives populaires
Il y a les initiatives populaires
les crayons gris
le détroit de Malacca
la piraterie
il y a en France le sénat qui ne sert à rien
le roquefort bien plus utile
il y a ta petite mine
ma petite amie
la petite arvine
Jean Prod’hom
Il y a le pavé des rues piétonnes
Il y a le pavé des rues piétonnes
la nuit quand il pleut
les nuances de gris
il y a les concours de circonstances
les contrecoups
l’embrayage
il y a l’hypnose
le vin cuit
les glaciers et les devantures des fleuristes
Jean Prod’hom
Il y a les fleurs bleues du lin
Il y a les fleurs bleues du lin
la maladresse
le raisin pressé
il y a les ouvriers agricoles
les chenevières
la piquette du jour
le préfet ceint de l’écharpe verte et blanche
il y a les coups foireux
la scabieuse et la sauge
Jean Prod’hom
Il y a le romantisme noir
Il y a le romantisme noir
le jeu des ombres
les coffres-forts
il y a les clans
la prise de Constantinople par les Turcs
il y a le doute méthodique
la belle rive
le plomb
les saules
Jean Prod’hom
Il y a les drosophiles
Il y a les drosophiles
les prévisions météorologiques
le calcul littéral
il y a les sablés bretons
les post-docs
le sirop d’érable
la main dans le sac
il y a les les retours de manivelle
le repos qu’on s’octroie
Jean Prod’hom
Il y a les sentiers didactiques
Il y a les sentiers didactiques
le mini-golf
le papier tue-mouches
il y a les chiens mouillés
les orphelins
les pains au chocolat
il y la canne et ses canetons
la mort aux rats
il y a le lundi matin
Jean Prod’hom
Il y a l’odeur de la térébenthine
Il y a l’odeur de la térébenthine
les myosotis
les éclaircies
les marlous
la brocante
il y a le livre à venir
les neocolors
il y a les lendemains de fête
il y a la petite restauration
Jean Prod’hom
Il y a la vie au camping
Il y a la vie au camping
le trot et la crinière
les yourtes
il y a les glaces à la pistache
les chemins de crête
il y a les petites perturbations
il y a les rêves la nuit
les rêves le jour
le partage des eaux
Jean Prod’hom
Il y a le vacarme des vagues
Il y a le vacarme des vagues
les chapeaux de feutre
les librairies de province
il y a les postes de police
l’ami loyal
l’abonnement général qui échoit
il y a l’étendue de ce que tu aimes
le territoire des bêtes
le vent lorsqu’il te prend par le bras
Jean Prod’hom
Il y a les chemises blanches à courtes manches
Il y a les chemises blanches à courtes manches
les pages de Drillon sur la virgule
la double-crème
il y a les jardins ouvriers
les poules d’eau
les nobles artifices
il y les filets de sole
l’odeur du formol
il y a ce week-end à Charleroi
Jean Prod’hom
Il y a les chants de l'absence
Il y a les chants de l'absence
les corps forteresses
les marmottes
il a la fièvre lorsqu'elle baisse
les sépultures
le métro de Londres
Tintin en Amérique
il y a l'air neuf
Pif Paf magazine
il y a les champs après le passage de la herse
Jean Prod’hom
Il y a Donneloye
Il y a Donneloye
l’étang de Berre
la mer de Marmara
il y a Thulé
le Grimsel
et Joe Dassin
il y a Las Vegas
le Klondike
Tegucigalpa
Jean Prod’hom
Il y a la soupe
Il y a la soupe
les parenthèses heureuses
les plans de départs volontaires
il y a les mocassins
les Flandres
les volets ajourés
il y a l'âge de raison
les dessertes locales
il y a les lumières de la ville sur lesquelles la nuit souffle
Jean Prod’hom
Il y a les courts métrages
Il y a les courts métrages
le creux des vagues
le creux des barques
les longs silences sur Twitter
la migration du gibier
il y a la rumeur des foires lointaines
les conditions initiales
il y a le travail honnête de la caméra
le travail moins honnête du cinéaste
Jean Prod’hom
Il y a l'intraitable pauvreté
Il y a l'intraitable pauvreté
le rock'n'roll
les reins des péniches contre les talus
les coups de pouce
il y a les bribes de conversation
les forfaits fiscaux
il y a le soleil
les tomates
et les aubergines
Jean Prod’hom
Il y a le prix d'une chèvre de qualité
Il y a le prix d'une chèvre de qualité
l'autre côté de la rivière
les phrases qui reviennent en refrain
il y a la ligne de flottaison
l'habitude de vivre ensemble
le zèbre qui sort de nulle part
il y a le lilas
la menthe
l’ancolie de l'Annonciation
Jean Prod’hom
Il y a la vie des huissiers
Il y a la vie des huissiers
les feux de broussailles
la pelle et la pioche
il y a la TVA
les grutiers
l’harmonica
il y a le treizième salaire
les revers de la médaille
la pyramide des âges
Jean Prod’hom
Il y a le concours de l'Eurovision
Il y a le concours de l'Eurovision
la bataille du Jutland
les notes prises le long du chemin
il y a le tirage du loto
les politiques de relève
il y a la nuit d’ardoise
les grands travaux et les petits miracles
il y a les arguments statistiques
les harmonies municipales
Jean Prod’hom
Il y a l’aide qu'on demande et qui ne vient pas
Il y a l’aide qu'on demande et qui ne vient pas
la feuille des avis officiels
les pastèques
il y a les bombes à fragmentation
les tables de restaurant avec vue sur la vallée
l’enfance de son père
l’enfance de sa mère
il y a ce qui semble consommé et qui ne l'est pas
les margelles
Jean Prod’hom
Il y a la succession des préfets de la Sarine
Il y a la succession des préfets de la Sarine
les classes d'accueil
les inévitables psychodrames
les poissons hors de l'eau
il y a le rallongement des jours
les repas en kit
la vieille terre normande
il y a les péréquations financières
l’étau qui se desserre
Jean Prod’hom
Il y a les hôtels d'altitude
Il y a les hôtels d'altitude
la résorption des bouchons
la barque qui dérive
il y a les mobilisations générales
l'effet papillon
le sommeil des ultras
il y a la mer d’Aral
la passion des coups de force
les ponts aériens
Jean Prod’hom
Il y a ceux qui songent avant l’aube
Il y a ceux qui songent avant l’aube
les acteurs de niche
les mesures de précaution
la technique des murailleurs
il y a les produits frais
les professionnels du marché obligataire
les salles qui ne désemplissent pas
il y a le poids des préjugés
les riches héritières
Jean Prod’hom
Il y a le vif du sujet
Il y a le vif du sujet
les moines défricheurs
l'argent liquide
il y a les couvertures d'ardoises
les bandes d'arrêt d'urgence
le lac de Trasimène
il y a les cathédrales la nuit
l’évidence révélée à l'heure suprême
la place près du hublot
Jean Prod’hom
Il y a la vaisselle que tu faisais et que j'essuyais
Il y a la vaisselle que tu faisais et que j'essuyais
les devis raisonnables
la lueur des tisons
il y a les chicanes des poètes
la cryogénisation
il y a les chapelets de jurons
la doctrine apostolique et romaine
la bière amère
les tueurs de bisons
Passe en revue les travaux des élèves de huitième à propos de la Mine des Roches, à la cuisine d’abord, dans la véranda ensuite où le soleil a réparti équitablement ses bienfaits. Oscar et Cacao sont mes seuls compagnons, le premier avec lequel je suis sorti tôt ce matin dort sur un pouf, le second c’est tout comme, Cacao ne parvient pas à panser les blessures morales que lui a values sa rencontre avec le renard, il a peut-être même renoncé à vivre. Quant aux chats, ils guettent les mulots dehors avec les oiseaux.
Je termine à tire-d’aile la triple correction à laquelle je m’étais obligé, il est un peu plus de 15 heures, relis la moitié des pages du Vargas que j’ai demandé aux élèves de neuvième de lire pour la rentrée, boucle enfin cette journée de labeur à 17 heures. Fais une brève visite au monde qui est allé sans moi, avec Oscar et le soleil qui se couche derrière le bois Vuacoz. Aurais-je pu faire autrement ?
Ecoute la radio sur le chemin de la déchèterie, sans disposer d’assez de temps pour déterminer si l’orateur est un humoriste ou un homme politique. Même interrogation au retour, une femme parle des OGM et de la science, – qui l’a formée évidemment et sans laquelle elle n’aurait pas été, naturellement, en mesure de prendre les décisions justes qui s’imposent. Est-ce un sketch ? Je patiente, c’est bel et bien la responsable d’un parti politique. Je ne ris plus, l’affaire est sérieuse mais ne vois à nouveau pas très bien comment notre espèce va s’en sortir.
Jeremy me prend à 19 heures 30, on va manger au Raisin de Carrouge. Du chevreuil, des choux et des marrons. Il m’annonce que V. a démissionné de la municipalité de R., Sandra et Suzanne nous envoient des messages et des photos de Berlin.
Alors qu’il réussissait assez bien, lui semblait-il, à commencer ce qui n’avait jamais commencé et à renoncer à ce qui s’était établi depuis trop longtemps, trop souvent tenté de mettre un point final à ce qui n’en avait pas et de retenir ce qui n’avait plus cours, il découvrait à sa grande surprise qu’il n’était pas encore prêt à concevoir que quelque chose puisse ou ne puisse pas se terminer. Le temps n’y était pour rien, mais il était urgent qu’il commence à y songer.
Jean Prod’hom
Il y a Allonzier-la-Caille
Il y a Allonzier-la-Caille
le petit monde de la poésie
les centres d'entretien
il y a le poison de l'hypocrisie
les raclements de gorge
la faute dont on espère le pardon
il y a la délocalisation de la bêtise
les barges
les prés de fauche
La compagnie de fourreurs Révillon Frères – concurrente de celle de la baie d'Hudson –, qui a établi des postes de traite sur le territoire des Inuit a financé la réalisation de Nanouk l'Esquimau que Flaherty a réalisé en 1922.
J'ai appris cet après-midi qu'en 1948 c'est au tour de la Standard Oil Company de produire Louisiana story que Flaherty tourne avec Richard Leacock. Extraordinaire film dans lequel un jeune Cajun, prince des eaux du marais de Petit Anse Bayou, un crapaud sur le coeur et un raton laveur en laisse, accueille avec le sourire les derricks d'une entreprise de forage. Il s'appelle Alexander Napoléon Ulysse Latour.
Et parce que j'ignore ce qu'ils savaient, et qu'ils ignoraient ce que je sais aujourd'hui de ce qui est advenu de ces régions du monde, ces deux films de Flaherty font voir comment le rêve ensemence le réel et le réel réoriente le rêve jusqu'au cauchemar. Le documentaire, dès le début de son histoire, a débordé sur le récit sans passer par la propagande, même si des géomètres ont tenté d'endiguer le mélange en fixant des limites et en construisant des doctrines, rien n'y a fait.
Si les frères Révillon et la Standard Oil Company ont accepté de mettre Flaherty sur le coup, d'introduire ce loup inoffensif dans la bergerie en produisant ses films, ce n'est pas parce que les fourreurs et les compagnies d'exploitation de pétrole se savaient responsables de ce qui allait se passer aujourd'hui dans l'Arctique ou en Nouvelle-Orléans, mais pour témoigner à leur insu que les crapauds cachés dans la chemise et les sourires au bord des lèvres ne suffisent pas à enrayer l'exploitation de l'homme par l'homme.
L'histoire de Nanouk, de l'homme d'Aran ou d'Alexander Napoléon Ulysse Latour est aussi actuelle que celle du Grand Meaulnes et de tous ceux par la grâce desquels les domaines mystérieux tout à la fois disparaissent et reviennent.
Jean Prod’hom
Il y a la fermeture du canal de Suez
Il la fermeture du canal de Suez
le craquement des boiseries
l'école des cosaques
il y a les supérettes
les draps qu'on pliait tous les deux
les grosses cylindrées
il y a la chasse à la perdrix
les concertations de rentrée scolaire
l'odeur de la poudre
Jean Prod’hom
Il y a l'audace qui t'habite
Il y a l'audace qui t'habite
les estuaires d'eau profonde
les blanchisseries
il y a l'exode rural
la criée
les amarres
il y a les gardiens des cabanes alpines
les quatuors
il y a les enfants qui vont pieds nus
Jean Prod’hom
Il y a les officiers de réserve
Il y a les officiers de réserve
les existences antérieures
il y a la foudre
les bourgeons des marronniers
les champignons crus à la crème
il y a l'art pariétal
la montée des eaux
les gagnants du loto
la nuit sombre des tempêtes
Jean Prod’hom
Il y a l'eau potable en libre accès
Il y a l'eau potable en libre accès
les aires de repos
l'offre immobilière
il y a les bougies éteintes
le ciel que je regarde depuis la terre lointaine
les sélections sur dossier
il y a le ping-pong
les arbres solitaires
il y a la nuit lorsqu'elle fait pâlir le jour
Jean Prod’hom
Il y a les chansons d'ivrogne
Il y a les chansons d'ivrogne
les rectificatifs en bas de page
la rivalité de François Ier et de Charles-Quint
il y a Tartegnin le pays du bon vin
l'usure
les repas à la fortune du pot
la politique du livre
le regard sollicité par la pente
il y a la politique du pire
Jean Prod’hom
Il y a les points cardinaux
Il y a les points cardinaux
ce pas et le suivant
la maison rose
il y a la cécité d'Homère
la demeure des ombres
le chasseur à la manque
des rôtis brûlés et des gâteaux mal cuits
il y a les années folles
la fin du monde en avançant
Jean Prod’hom
Il y a ce qui rassure et dort au coeur de la chose
Il y a ce qui rassure et dort au coeur de la chose
les heures longues
les heures brèves
les poèmes de Jean Follain
il y a les chants qui ramènent la brise
la boucle du fleuve
le retard comblé
il y a l'été
ce vieil air innocentant le monde
Jean Prod’hom
Il y a l'auberge de l'Onde
Il y a l'auberge de l'Onde
les mesures de prudence du castor
la tombe de mon père
il y a la la tombe de ma mère
le journalisme d'investigation
l'onagre
le poids des anciennes manières
les grandes surfaces
les épiphanies
Jean Prod’hom
Il y a l'éternel retour du même
Il y a l'éternel retour du même
les bottes de paille
l'école libre
les siestes coquines
la longue durée
les clous de tapissier
les affixes
les petits fours
le mohair
l'entrée des enfers
Jean Prod’hom
Il y a le taupier
Il y a le taupier
l'austérité
la faconde du postier
les interdictions générales de circuler
il y a les silences terreux
la terre amollie par la pluie
la petite fenêtre des toilettes
la course du lièvre
les caravanes abandonnées
Jean Prod’hom
Il y a les cousins éloignés
Il y a les cousins éloignés
les roses fanées
la bouillabaisse
les chants de Maldoror
il y a le jasmin
les auberges du hasard
les villages abandonnés
la pluie sur l'églantier
il y a la clandestinité
Jean Prod’hom
Il y a les ex-voto
Il y a les ex-voto
les coccinelles
les sales gamins qui écrivent des poèmes
les zones piétonnes
les exégèses bibliques
les sardines
l'autodérision
les bittes d'amarrage
l'écriture algébrique
Jean Prod’hom
Il y a la cambriole
Il y a la cambriole
les frasques des damnés
la couleur de la terre
il y a l'idolâtrie
les fioles d'ambre
les patrons de la grande industrie
les quodlibet
le petit crédit
le cambouis
Jean Prod’hom
Il y a les bois du lit
Il y a les bois du lit
les petites annonces
le mauvais goût
les forts en thème
les jours de fête
les baies du gui
le tripartisme
l'or des dunes
les prunes gringettes
Jean Prod’hom
Il y a la soupe aux orties
Il y a la soupe aux orties
la face cachée de la lune
le poussin qui frappe à la paroi de l'oeuf
il y a le grès coquiller
mêlé à la pierre d'Hauterive
il y les piaillements de nos barbus d'Anvers
il y a pour tout avouer
ce qu'on ne dit pas
parce qu'on ne sait pas comment le dire
Jean Prod’hom
Il y a les armistices
Il y a les armistices
les souliers qu'on remise
le retour des beaux jours
il y a la ronde des tondeuses
les hirondelles
les fleurs autour desquelles les amis dansent
il y a le soir le jour qui s'attarde
le carrousel des chauves-souris
il y a l'énigme avec nous dedans
Jean Prod’hom
Il y a tout bonnement
Il y a tout bonnement
le bout du monde avec dessus le ciel couleur de suie
il y a le ciel immense
avec dessous des saules et des chênes verts
il y a le Lez
un bassin de grès
avec une roselière
il n'y a là rien qu'un chemin à double ornière
et moi dedans
Jean Prod’hom
Il y a la mise à jour de ses scrupules
Il y a la mise à jour de ses scrupules
les bonnes affaires
la chaleur qui monte du chemin
il y a Jules
il y a Jim
il y a la désarcellisation des logements sociaux
l'indubitable insignifiance
les avertissements de seconde main
il y a les timidités de classe
Jean Prod’hom
Il y a les poires pochées au vin rouge
Il y a les poires pochées au vin rouge
les cosses de petits pois
la grâce efficace
la grâce suffisante
les faiblesses naturelles
les grands jours de printemps
les assiettes à filet d'or
il y a les serments
il y a le lait des pissenlits
Jean Prod’hom
Il y a les chapeaux de paille à large bord
Il y a les chapeaux de paille à large bord
les oeufs mollets
les monastères cisterciens
les ombellifères
il y a la lumière qui se fait derrière les paupières
les lingots d'or
les télescopes rétractables
il y a le mètre au cou du tailleur
nos vies de somnambule
Jean Prod’hom
Il y a les annotations manuscrites
Il y a les annotations manuscrites
les patissons
les mises au point
il y a les pupitres de commande
les relations qu'entretiennent le monde des questions et le monde des réponses
les deux foyers de l'ellipse
ton corps brûlant
il y a les épiceries ouvertes le dimanche
il y a les polochons
Jean Prod’hom
Il y a l'instabilité des conditions initiales
Il y a l'instabilité des conditions initiales
les raisonnements à l'emporte-pièce
les ronds de fumée
il y a les ronds de serviette
les ronds de jambe
il y a le sans-gêne des objets inanimés
les quincailleries
l'arrière des granges
il y a sa funeste destinée
Jean Prod’hom
Il y a ce qui ne vieillit pas
Il y a ce qui ne vieillit pas
l'écriture des jours qui passent
les tussilages
il y a ce qui ne va pas
ce qui pourrait aller mieux
ce qui nous reste
il y a l'opalescence
l'enfant que la musique remue
le renard qui rôde
Jean Prod’hom
Il y a la fraîcheur des vents doux de l'été
Il y a la fraîcheur des vents doux de l'été
les marrons
l'universalité
il y a les arbres qu'on taille aux premiers beaux jours
il y a le jeu de l'oie
le journal intime du temps
la confiture aux oranges amères
l'école libre
il y a la bruyère
Jean Prod’hom
Il y a la généralisation de la priorité à droite
Il y a la généralisation de la priorité de droite
les narcisses
les mésanges
il y a les raccourcis
la fonte des neiges
le bruit de la clé dans la serrure
il y a le revers de ce qu’on croyait savoir
il y a les points d’orgue
Jean Prod’hom
Il y a les passions souveraines
Il y a les passions souveraines
les petits déjeuners
les bréviaires
il y a les rêveries du promeneur solitaire
les couteaux de poche
les échanges bilatéraux
les idées de portée générale
le regard éloigné
le causse Méjean
Jean Prod’hom
Il y a l'avenir qui s'ouvre comme un vase
Il y a l'avenir qui s'ouvre comme un vase
le soleil dehors
le soleil dedans
il y a la pâte qu'on étend
à midi la porte qui claque
il y a les lasagnes qu'on glisse au four
les cris des enfants qui s'éloignent
le petit tour
les débuts d'après-midi mains libres
Jean Prod’hom
Il y a ce que tu sais
Il y a ce que tu sais
ce que tu crois savoir
il y a ce que je veux ignorer
et que tu voudrais connaître
il y a ce que tu oublies
ce que j'oublie
il y a ce dont nous nous souvenons à chaque instant
le temps qui manque
la terre qui s'ouvre sous nos pas
Jean Prod’hom
Il y a le début depuis la fin
Il y a le début depuis la fin
les points d'équilibre
les choses mises bout à bout
il y a les bains thermaux
le gâteau des rois
il y a le crabe
il y a le lierre
les ruisseaux de laves
le corps qui mollit
Jean Prod’hom
Il y a les batailles de corneilles à l'aube
Il y a les batailles de corneilles à l'aube
la poussière sur le marteau
la poussière sur l'enclume
il y a la côte bretonne
les portails électriques
les sauterelles
il y a la télécommande sur la table du salon
les pêches de vigne
il y a la pomme des moissons
Jean Prod’hom
Il y a la parité des conventions
Il y a la parité des conventions
le silence des portes fermées
celui des portes ouvertes
il y a les déserteurs
le houx quand il n'y a vraiment plus rien
la compagnie des escrocs
le sauvetage en mer
l'entrain des chiffonniers
il y a la démesure
Jean Prod’hom
Il y a la seconde vie des roulottes
Il y a la seconde vie des roulottes
les tables rondes
le tuilage
il y a les paragraphes justifiés de l'enfer
la transition démographique
les rebibes du rabot
il y a ce qui fait tenir debout
la vérité qui se dérobe
il y a la cuillère restée dans la tasse
Jean Prod’hom
Il y a les autres façons d'habiter la terre
Il y a les autres façons d'habiter la terre
les intermèdes
les croisements prometteurs
il y a l'énigme de sa propre disparition
les chevreuils la nuit
le rebord des falaises
il y a la petite aiguille des horloges
le mur d'enceinte des cimetières
les profits tirés de la réclusion
Jean Prod’hom
Il y a les cahiers de planification
Il y a les cahiers de planification
les doutes qui subsistent
les rôdeurs
il y a la tête des clous
les mariages au printemps
il y a la salade à tondre
l'autre versant de ceux qu'on aime
la toque des cuisiniers
le bruit du râteau dans la plate-bande
Jean Prod’hom
Il y a la paresse des rivières et celle des diamants
Il y a la paresse des rivières et celle des diamants
les pelotes de laine
la brutalité des circonstances
le chant du rossignol
il y a la terre que se partagent l'abandon et la résistance
l'annulaire
l'exportation des savoirs-faire
la journée des fonctionnaires consciencieux
l'inavouable
Jean Prod’hom
il y a la fève qui voyage au fond d'une poche
Il y a la fève qui voyage au fond d'une poche
les limites de la raison
les châtaigneraies
il y a les divagations
les demis-vérités
le jeudi saint
les subordonnées relatives
les zones franches
il y a les bonnes nouvelles
Jean Prod’hom
Il y a ceux devant lesquels on ne pèse pas lourd
Il y a ceux devant lesquels on ne pèse pas lourd
les bons payeurs
l'eau des gouttières
la solidarité des marins
il y a les années décisives s'il y en eût
la loi du moindre effort
la naïveté des oracles
il y a la désobéissance lorsqu'elle est taillée à la hache
les filets de perche
Jean Prod’hom
Il y a le pendant des mauvais jours
Il y a le pendant des mauvais jours
les toits de chaume
les facilités de paiements
il y a le visage dans tes mains
la sagesse des idiots
la grammaire générative
il y a la grammaire dégénérative
les départs différés
il y a que la poésie entière est préposition
Jean Prod’hom
Il y a les semaines sans brainstorming
Il y a les semaines sans brainstorming
l'anneau de fer devant l'auberge
l'intrication quantique
le lamellé-collé
il y a les fourches télescopiques
la considération de ses moyens
l'envers des tapis
il y a le plumet des fifres et tambours
le biais de tes réponses
Jean Prod’hom
Il y a les livres qu'on ne lira pas
Il y a les livres qu'on ne lira pas
les dogmes religieux
les manches retroussées
il y a cette valise abandonnée sur le quai de la gare
les approximations
les signes du zodiaque
le dédoublement du temps
les petits répertoires
les journées sans privation
Jean Prod’hom
Il y a les semaines sans powerpoint
Il y a les semaines sans powerpoint
les saltimbanques
leur insouciance feinte
il y a la grammaire lorsqu'elle se montre dans son modeste appareil
le battant des cloches
les choses reléguées à la périphérie
les passes
les laisses
ce qui ne nous retient pas
Jean Prod’hom
Il y a les idées mal ficelées
Il y a les idées mal ficelées
le riz casimir
la sagesse des stoïciens
il y a le martin-pêcheur
la tempérance lorsqu’elle est sans retenue
les sursauts de l’été
il y a les sols détrempés
l'eau d'huile sous l'écume de la mer
le toc de l'autre côté du miroir
Jean Prod’hom
Il y a la pédagogie institutionnelle
Il y a la pédagogie institutionnelle
l’éclat cireux des vieux planchers
l’étagement des forêts
il y a la chute des corps
tes mains autour du bol de thé
la triple crème
l’entêtement de la pluie d’automne
il y a les rêves qui ne veulent pas finir
les ruisseaux dont on a oublié le nom
Jean Prod’hom
Il y a les pommes de terre en robe des champs
Il y a les pommes de terre en robe des champs
les peuples orphelins
il y a l’abîme qui sépare l’indéchiffré de l’indéchiffrable
les fêtes foraines sur les rives du Vidourle
ton corps caché dans la laine
il y a le linge sur le fil
il y a les rues sans grâce
les infractions aux lois militaires
il y a les diseuses de bonne aventure
Jean Prod’hom
Il y a l’honnêteté tardive
Il y a l’honnêteté tardive
l’acoustique des manèges
les vieilles flemmes
il y a la raideur des roses trémières
il y a le froissement du merle dans les feuilles mortes
ta mandoline pendue à un clou
la vitesse de cicatrisation
celle de sédimentation
il y a l’épilobe altier
Jean Prod’hom
Il y a ceux qui rient d’avoir été embarqués si loin
Il y a ceux qui rient d’avoir été embarqués si loin
il y a les enfants qui auraient pu mal tourner
le foutripi sur les rebords de fenêtre
les allées piétonnes
le bowling
il y a la lecture du journal sur une terrasse lorsque le soleil se lève
l’utile
il y a ce qui ne sert à rien
ton bazar
Jean Prod’hom
Il y a les fripons qu’on croit sorciers
Il y a les fripons qu’on croit sorciers
les histoires courtes
le revers des talus
il y a l’ivresse rétrospective
les champs de lavande après la moisson
le doute lorsqu’il reste décent
le départ des hirondelles
les travaux pratiques
il y a ce qu’on appelle musique
Jean Prod’hom
Il y a les branches alourdies des pommiers
Il y a les branches alourdies des pommiers
la reconstruction des contextes
il y a l’union syndicale
les oiseaux migrateurs
les librairies de province
il y a le chemin qui disparaît derrière la colline
les cartes postales colorisées
les buffets de gare
les mots sans suite
Jean Prod’hom
Il y a les poignées de main
Il y a les poignées de main
l’orage quand il s’éloigne
les lézards
il y a les récolteuses de tabac autochargeuses
le bleu du ciel
les fagots
tes rondeurs
il y la sobriété des armoires vaudoises
les tas de briques
Jean Prod’hom
Il y a la fronde des innocents
Il y a la fronde des innocents
le formica
les boutons d’or
il y a la vigne qui pleure
la métamorphose des sentiments
les longues balades d’arrière-saison
il y a les mots-sentinelles
le pain et le chocolat
le grincement des portails la nuit
il y a ce qu’on ne saurait oublier tracé dans la poussière des établis
Jean Prod’hom
Il y a la retenue
Il y a la retenue
les coups du sort
le lent épanouissement des combes alpines
les nuits éclairées par nos lampes de chevet
les choses qui vont par deux
il y a les galets
il y a les cloîtres
il y a les cols
il y a le corset des conventions lorsque son laçage mollit
Jean Prod’hom
Il y a l’écrin de nos amours enfantines
Il y a l’écrin de nos amours enfantines
les faubourgs
l’oscillation ample du fil à plomb
il y a les poupées de porcelaine
la pénombre des arrière-boutiques
la cueillette des petits fruits
le torchis
il y a les fissures de notre volonté
la création continuée
les vieux établis recouverts de poussière
Jean Prod’hom
Il a la 807
Il a la 807
les filets de pêche qui sèchent au soleil
la santé des finances publiques
il y a la parabole du fils prodigue
la boussole
il y a le poing dans dans ta poche
le ciel qui laisse passer l’orage
la débâcle
il y a les balivernes de mon pote
Jean Prod’hom
Il y a les nuages quand ils s’emportent
Il y a les nuages quand ils s’emportent
les linaigrettes
les roues de charrette abandonnées
il y a la couleur des fruits du sorbier
les conversations de part et d’autre des clôtures
l’austère vie des marmottes
il y a la mutité des chats
les chèvres de partage
le temps qu’il fait
Jean Prod’hom
Il y a la demi-lune
Il y a la demi-lune
les chambres d’hôtel
la respiration des gros actionnaires
il y a le thym
la neige qui épaissit le silence
les vieux qui tiennent inexplicablement debout
il y a les fourrés
la nuit la nuit
le jour le jour
Jean Prod’hom
Il y a fêtes votives
Il y a fêtes votives
les trains à crémaillère
l'assiduité
il y a les ciels bretons
les échanges bilatéraux
il y a Célestin Freinet
les vers à soie
les magasins Leclerc
les vide-greniers
Jean Prod’hom
Il y a les murs de pisé
Il y a les murs de pisé
le brie
la grâce qu'on frôle parfois
il y a les vessies natatoires
la fraîcheur piégée au plus fort de l'été
la leçon des gens qui ne nous portent aucune attention
l'abondance
la truite qui mord
les interminables vaisselles
Jean Prod’hom
Il y a la rose des chantiers
Il y a la rose des chantiers
la chair de l’abricot
le vol du pic épeiche
il y a la chambre du fond
le matin du premier jour
il y a l’inconnu du vendredi qui débarrasse la table du jeudi saint
les colères enfantines
le vol instantané des abeilles
il y a les comptes-à-rebours
Jean Prod’hom
Il y a la justice distributive
Il y a la justice distributive
le trot assis
la chaire de Giovanni Pisano à Pistoja
le papier de verre
il y a la règle de trois
le tramway interurbain
les longues durées
il y a les friches
il y a le cri de l'archer
Jean Prod’hom
Il y a les nombres imaginaires
Il y a les nombres imaginaires
les coiffes bigoudènes
les leviers de vitesse au volant des 403
il y a les embellies
les sécessions
le trousseau de clés qu’on ne comptait plus retrouver
il y a 1848
les contre-pieds
le glacis au pied des remparts
Jean Prod’hom
Il y a les zones piétonnes
Il y a les zones piétonnes
la voix de Jean Starobinski
les panneaux de fin de limitation de vitesse
il y a les moraines
les secrets de la main gauche des droitiers
les enfants qui dorment dans les bras de leur mère
il y a l'obscurité du fond de l’océan
les vieux atlas
la vaine résistance des bories
Jean Prod’hom
Il y a les bisses
Il y a les bisses
les secrets qu’il convient de garder
les mains des nourrissons
il y a la boucherie artisanale
les fronts populaires
les pommiers en espalier
les chemins de dévestiture
il y a les grandes marées
il y a la doucette
il y a les iris d’eau
Jean Prod’hom
Il y a les glaciers qui craquent la nuit
Il y a les glaciers qui craquent la nuit
le tronc frêle des noyers
l’étoupe
il y a ceux qui font ripaille
les fleurs de l’acacia
les canaux de dérivation
il y a les mines de sel
les abeilles qui essaiment
les arrangements à l’amiable
Jean Prod’hom
Il y a les procédés de distillation
Il y a les procédés de distillation
la poudre d’escampette
il y a l’architecture gothique et la pensée scolastique
il y a la police de proximité
l’eau au goulot des fontaines
la pêche à pied
il y a la salade à tondre
la nécessité
la levée de l’immunité
Jean Prod’hom
Il y a le taudis de devant la forge
Il y a le taudis de devant la forge
l’inopportun
il y a ceux qui vivent sur la pointe des pieds
les premières fraises
le brie
les tourbières
il y a les deux pies du pin
la pauvreté de la vie monacale
les monosyllabes
Jean Prod’hom
Il y a les heures creuses
Il y a les heures creuses
la purée de châtaigne
le retour discret des hirondelles
il y a les pentes douces
les arcs surbaissés
la place des Clercs à Montélimar les jours de marché
il y a l’austérité
les habitations troglodytes
il y a les greffes et les porte-greffe
Jean Prod’hom
Il y a le triomphe de la lumière
Il y a le triomphe de la lumière
la face immergée des icebergs
le monde des abeilles
il y a la mort annoncée du dollar
la camomille
les concours d'été
Vienne en 1900
il y a les clés qu'on croyait perdues et qu'on retrouve
la fragilité des barrages
Jean Prod’hom
Il y a le bon aloi
Il y a le bon aloi
l’arbitraire du signe
la mer lie-de-vin
il y a les modes d’emploi
le Front populaire
l’électro-ménager
il y a le col du Septimer
les associations de bénévoles
les dons d’organes
Jean Prod’hom
Il y a les vases communicants
Il y a les vases communicants
l’éblouissement premier lorsqu’il revient en second
il y a la moleskine
la vie après la mort
les agrafes parisiennes
la respectable distance qui nous sépare du soleil
il y a les prétentions qui s’effritent
les groupes de travail dans le domaine de l’éducation
il y a la double rotation de la terre
Jean Prod’hom
Il y les livres dans les bibliothèques la nuit
Il y les livres dans les bibliothèques la nuit
le paracétamol
les grenouilles en route pour l’étang
il y a la charpente des fermes vaudoises
tes cheveux en bataille
il y a les actualités du soir diffusées par la radio lorsqu’on est loin de tout
le retour à la normale
le dégel
il y a la succession de nos petites conversations
Jean Prod’hom
Il y a ta petite jupe
Il y a ta petite jupe
les calculateurs d’estime
le jour avec lequel on se lève
les noisetiers en mars
les draisines
le bruit du gravier autour des grandes propriétés
il y a les vestes en velours côtelé
les pics épeiches
il y a les parties de balançoire
Jean Prod’hom
Il y a les chemins de traverse
Il y a les chemins de traverse
le col du Septimer
la valeur d’usage
le déclin des empires
il y a les madeleines
la célébration des jubilés
le réchauffement climatique
les petites morts provisoires
il y a le brassage des peuples
Jean Prod’hom
Il y a les fromages à pâte molle
Il y a les fromages à pâte molle
les faux-monnayeurs
le demi-sommeil
les standard nationaux de la formation professionnelle
les moteurs diesel au cul des barques des vieux pêcheurs du lac
les phases d’aménagement
il y a les poches retournées
tous ces matins qui ressemblent au premier matin du monde
il y a Pors Even à marée basse
Jean Prod’hom
Il y a les seaux percés
Il y a les seaux percés
la cour de Sainte-Agathe
il y a les convenances
les chevaux de manège
le lit de l'ignorance
il y a le dérisoire auquel on s'attache
la courte-paille
les braises sous les cendres
il y a oh! les beaux jours
Jean Prod’hom
Il y a les chardonnerets
Il y a les chardonnerets
les sommaires
les tavelures de la vieillesse
il y a tes paupières
la caravane abandonnée à la lisière du bois
la fidélité des ombres
la voiture du facteur qui s'éloigne
il y a les nuits assez longues pour donner tout le repos qu'il faut
les monuments aux morts
Jean Prod’hom
Il y a les enfants à l’école
Il y a les enfants à l’école
les marins retraités sur le môle
il y a la précarité de nos engagements
les conversions à ski
il y a les zeugmes
les promenades au petit matin
les chevaliers du ciel
il y a Bonperrier un peu après le col de l’Asclier
le crachin en automne
Jean Prod’hom
Il y a les brise-lames
Il y a les brise-lames
la liberté académique
les brindilles de paille accrochées à la laine de ton pull
la passementerie
il y a la contestation
la clé des champs
les maisons à demi cachées par les arbres
il y a les âmes qui trottinent
les séjours imprévus
Jean Prod’hom
Il y a les transports gratuits
Il y a les transports gratuits
la beauté sur la terre
les salons de coiffure
il y a le Doubs en amont de Goumois
les 52 morceaux du squelette de Lucy
les passages pour piétons
il y a le provisoire
les feux d’artifice
il y a la modestie à laquelle on est réduit
Jean Prod’hom
Il y a les pêcheurs à la mouche
Il y a les pêcheurs à la mouche
la ferblanterie
l’accord du participe passé des verbes pronominaux
les flaques d’eau
il y a les augmentations de salaire
les terres grasses que la charrue décolle
il y a Henri Calet
les petits viatiques
le discours indirect libre
Jean Prod’hom
Il y a les grandes distances
Il y a les grandes distances
la mayonnaise
il y a les bichons maltais
le silence d’après l’abattage
la pluie sur les toits d’ardoises
il y a les rédactions de Fritz Kocher
le principe du tiers exclu
la sonnerie de fin des cours
il y a la volonté du lierre
Jean Prod’hom
Il y a les pois mange-tout
Il y a les pois mange-tout
l’invention de la trigonométrie
le dégel
les traces du renard autour du poulailler
la vis d’Archimède
les pulls en cachemire
la voix de Valère Novarina
il y a les gares de province la nuit
il y a les lois de l’hospitalité
Jean Prod’hom
Il y a les congés payés
Il y a les congés payés
la première page de l’Arrière-Pays
les amphibologies
les oeufs à la coque
les échelles oubliées l’hiver dans les vergers
la bataille de Castelfidardo
la porte ouverte des églises quand il fait du cagnard
les essaims d’abeilles
le mètre-étalon
il y a la réglisse
Jean Prod’hom
Il y a les chats
Il y a les chats qui boutiquent la nuit
la winchester 73
il y a les vêpres à l’abbaye de Hauterive
la déclaration des droits de l’homme
il y a le corps brûlant de l’endormie au milieu de la nuit
les bandes velcro
il y a les monuments au mort
le modus tollens
il y a le système automatique de fermeture des portes
Jean Prod’hom
Il y a les châteaux de sable
Il y a les châteaux de sable
les écrous
il y a le vide dans les bibliothèques
les conducteurs de scooter
les structures élémentaires de la parenté
il y a la restauration des cathédrales
les requiems
les bouquetins du Creux du Van lorsqu’ils regardent la vallée des Ponts
il y a l’aubépine
Jean Prod’hom
Il y a les allocations familiales
Il y a les allocations familiales
les zones vertes
l’infaillibilité papale
il y a le chocolat chaud
les sentiers de moyenne montagne
Il y a Blaise Cendrars
la double crème
les sept jours de la semaine
il y a les fruits de l’églantier
Jean Prod’hom
Il y a les fumées bleues
Il y a les fumées bleues
la parturition
la Grande Peur dans la montagne
il y a les missions franciscaines
il y a les structures dissipatives
les fraises des bois
les jours fériés
le code pénal
il y a les tourbières
Jean Prod’hom
Il y a les réduits au fond des couloirs
Il y a les réduits au fond des couloirs
le protocole
le tram 9 lorsqu'il franchit l'Aar
les enclumes
les pommes dans lesquelles on croque
il y a l’indépendance d’esprit
les cartes au 1: 25000
il y a les questions posées à voix basse
les taies d’oreiller
Jean Prod’hom
Dans la collection bleue
A Franck Garot
Il y a le merveilleux
il y a l’irréfutable
il y a les divagations de l’esprit
les asiles psychiatriques
les grains de sable
les larmes qui ne servent à rien
il y a la programmation
l’agitation des poissons hors de l’eau
il y a l’ironie qui blesse
les biotopes
un Airbus dans le ciel du Pakistan
il y a ce qu’on ne comprend pas
les faveurs des puissants
il y a l’apostasie
la haine féroce
il y a quelques Peugeot
il y a le flou figural
une pelouse
il y a les vieillards mourants
l’horlogerie fine
la violence des vagues
les portes fermées du ciel
les tueurs en série
il y a les alcools forts
il y a le boulevard du Maréchal-Leclerc
il y a les stages de formation continue
il y a les amis
il y a les sept nains
le forfait des clepsydres
les coïncidences
il y a la mémoire qui flanche
les lourdes symétries
il y a les pneus dégonflés
ta langue dans ma bouche
les marguerites et les pâquerettes
il y a le fair-play
il y a la réticence
il y a les tard-venus
le temps d’avant la disparition de l’homme
il y a les cours de recyclage
l'ancien sigle d’un commerce de produits alimentaires
il y a la bise
les nuits d’amour
il y a l’expérience
il y a ceux qui cherchent du travail
il y a le calvados
il y a les carrefours
il y a les lieux auxquels on s’attache
l’allure des nombres
le régime sans sel
les bas de page
il y a les pépins en série
son numéro de téléphone
il y a l’argent jeté par les fenêtres
les mille-feuilles
le jaune
il y a les baies vitrées
le jeu des chaises musicales
il y a ce qui n’en finit pas de mourir
les urgentistes
il y a les restes de la vaisselle du monde
il y a les personnages secondaires
les élans mystiques
il y a les décisions qu’il faut prendre
les blagues qui tombent mal
les deux mots qu’on ne dit pas
les fins de série
il y a les sucettes à l’anis
il y a les galets plats hors de l’eau
il y a les préliminaires
il y a la face du monde qui aurait pu changer
il y a les nuits trop courtes
les retardataires
les œufs
les déménagements
il y a le pain sur la planche
les limites à la patience
il y a le lascar qui louche
le prix Nobel
les ronds dans l’eau
il y a le voyage autour de sa chambre
les ruses de la raison
il y a les frères et les sœurs
l’Arc de Triomphe
les réminiscences de choses idiotes
il y a les spectacles qui ne valent rien
les fuseaux horaires
il y a le cagnard
il y a l’ombre de la victoire de Samothrace
les corbeaux solitaires
il y a des types formidables
les cimetières
les sottes recommandations
la légende
il y a Lausanne
il y la convoitise
il y a le ciment à prise à rapide
il y a le fruit du hasard
il y le visage de Samuel Beckett
les injections létales
le premier café
le marchand de viande
il y a la bienveillance
les listes interminables
il y a la double digestion
le sacre de Charlemagne
le néant
il y a les pièges de la concision
le béton
il y a les recherches sur Google
les yeux grand ouverts dans la nuit
il y a les journées d’études
il y a les points à la ligne
l’assentiment
il y a les matches de boxe
les croissants frais sur le zinc
les pandémies
les condamnations
il y a les têtes des Jivaro
il y a les chiens lâchés
il y a les droits qu’on s’attribue
il y a Waterloo
il y a les excès
les fâcheries
les références authentiques
une machine à coudre et un parapluie
il y a les voyages en train
la magie
il y a la page 48
la doyenne de l’humanité
les tâches auxquelles on renonce
il y a les femmes qu’on n’oublie pas
la suffisance des prétentieux
il y a ce qu’on trouve bien
il y a les gros célibataires
les hurlements de Fellini
il y a les égarements de la providence
notre stupidité
le besoin d’absolu
les lettres d’excuses
l’ineptie des modes
les passagers du train Paris-Le Havre
il y a un saut d’eau salée
le sable
les maigres outils pour affronter la vie
Princesse Apocalypse
il y a le double visage de la réalité
il y a ce rien que nous sommes
le pied des murs
les fous rires
il y a une définition de l’aphorisme
quelques âmes charitables
la retraite d’un écrivain
la tour de Pise
il y a un huis-clos
le trèfle
une tondeuse à gazon
un poème de Paul Celan
le langage des charcutières
il y a les enfants des rues
les marches aux portes des palais
Marcel
les contrats à durée déterminée
les nouveaux riches
l’exclusion
il y a la critique littéraire
un crieur de bonnes nouvelles
l’amour courtois
le gazon de Wimbledon
le remboursement des dettes
il y a l’œil du coiffeur
il y a des bottes de paille
les haies
le désherbage
la main du Diable
des rediffusions
il y a une caisse d’anchois
les origines de la crise
les feux de l’enfer
des rustines
une moissonneuse-batteuse
il y a un compte à rebours
les relations contre nature
les lattes fatiguées d’un vieux lit
il y a même une fable
il y a le Président de la République
il y a les portes du Paradis
un mot de toi
ceux qui sont au pied du mur
il y a un ceinturon
les poches arrière d’un jeans
la mayonnaise
des agents spéciaux
il y a l’idée lumineuse d’un sergent
les premiers flocons de neige
l’aubier des arbres centenaires
il y a des pots de confiture
les reflets verdâtres du marais
les dompteurs de puces
les affaires pliées
les cœurs éclatés
les assoiffés du désert
un étrange mille-pattes
les marigots
il y a un nombre triste
un bouquet final
l’amour de la performance
la langue suédoise
les dimanches
les bayous
les livres qui ne se vendent pas
il y a la totalité des malheurs
de timides essais de conceptualisation
il y a les chuchotements
les chagrins qui sont à demeure
quelques enfants illégitimes
de l’allégresse
des suicides manqués
il y a une épitaphe extraordinaire
il y a des ascenseurs
il y a le sida
des claquements de portes
il y a l’autel des incertitudes
des chiffres et des lettres
il y a l’osier
les ascensions alpines
l’odeur de l’ambre solaire
il y a ce qu’on ne dit pas
il y a les objets perdus
les conjectures
l’arrivée au port
il y a la salade pommée
une kyrielle de moineaux
les rousses
le mercurochrome
il y a les bonnes manières
le mauvais temps
les cures d’amaigrissement
il y a des images de vierges
il y a une course d’escargots
le Q.I. des traders
le vieillissement prématuré
les mille et une raisons d’aimer
la première barbe
l’impatience du Chaperon Rouge
il y a les demandes inutiles
il y a ce qui a lieu mine de rien
les inséparables
l’obéissance des enfants
les longues attentes
l’abandon
il y a les proverbes
il y a des moutons à l’œil vengeur
la candeur
l’effet domino
une annexe aux traités de Tilsit
la burqa
il y a Madeleine Berger
les plages bretonnes
le souvenir de la bataille d’Eylau
il y a Yvonne et le Général
les commencements de l’Histoire
les 35 heures
le reniement de saint Pierre
le quarté
un marchand d’échelles
il y a la Mer Rouge
d’étranges royaumes
il y a les difficiles cohabitations
il y a les jours de pluie
le mouvement ouvrier
les étoiles
il y a la famille des ombres
le Mont-Blanc
les inusables chemins
l’évidence
il y a l’effondrement d’une tour
les rendez-vous manqués
il y a des prophéties
la douce folie
il y a celle qu’on voudrait cueillir au milieu de la foule
les diagonales
il y a les dimensions de nos vies
d’autres saisons
les merveilles du monde
des parkings
il y a demain
Indianapolis
des occasions
la tentation d’une vraie vie
il y a le mardi matin
les reconduites à la frontière
le temps des retraites
les obsessions
il y a l’illettrisme
le paysage du livre
le mois de mars
les trains qu’on a comptés dans la nuit
il y a Combray aujourd’hui
la vie d’étudiant
le fond du jardin
il y a l’allumeur de réverbères
la mauvaise herbe
il y a un fleuve
le Goncourt
les dés pipés
les vices et les vertus
une ceinture brodée
il y a ceux qui cherchent les poux
il y a une théorie des genres littéraires
la colère des lecteurs
le refus
il y a Pompidou
il y a aussi la dèche
une méditation sur l’avenir
les marges de l’histoire
la dureté du bois
il y a les écrivains qui tiennent à la gloire
les canapés au foie gras
les majorités relatives
le soutien psychologique
il y a les bonnes raisons
il y a les arnaques
des rêveries
le chapelet des idées reçues
les faux espoirs
il y a Orly le dimanche
l’histoire d’un Inuit
des nuits blanches
le tour du monde
il y a les lignes de fuite
il y a les fois prochaines
la plongée sous-marine
l’oubli
il y a Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski
il y a Cyrano
il y a un seul taulier
une tête coupée
les dernières secondes d’une vie
les files d’attente
il y a ce qu’on s’est mis en tête
un rêve de Joachim
les nymphéas
il y a les brutes zélées
l’indiscrétion du lecteur
des batailles
l’île Maurice
une lettre d’amour
le grain de la voix
il y a le désert
les horloges
les décharges
il y a les décombres
les regrets
une seconde vie
les éclats de rire
il y a celui qui n’est pas des nôtres
il y a un fringant jeune homme
la patience de Noé
Pluton au périgée
la grille derrière laquelle attendaient les réfugiés
les trains de la mort
les colonies de fourmis
les regards terrifiés
il y a les boiteries
la honte
le bob
il y a des mots rares
un gars tout seul au coin de la rue
la fierté
les constats affligeants
il y a la chasse au lièvre
une joggeuse
les punitions
les pièges du miroir
la position des tireurs
les soupirs
les boules de cristal
les cruelles certitudes
il y a Philémon et Tristan
il y a la grammaire
le libre accès
les mousquetaires
le vote électronique
il y a des manifestants
des messages d’insultes
le soleil qui fait grève
un psychanalyste à la retraite
il y a toi et moi
il y a une chanson de gestes
des apparitions
il y a Dieu
les choses de moindre importance
il y a la fatigue
le plagiat
les dimensions de la bêtise
la patience
les coups de chance
le bout des champs
il y a une pile de chemises
un Petit Larousse
des insomnies
le ciel au-dessus de nos têtes
le courrier du monde entier
la maladie qui vous cloue
les fumeurs et les autres
il y a l’Atlantide
il y a des faussaires
un porte-monnaie vide
il y a la commune de Fernoël
une approche avortée de l’infini
le voisinage
des contestations
il y a Noël
l’ami Pierrot
la réparation des injustices
il y a l’Internet
les noces de l’ennui et de la contrainte
il y a les paris
un écrivain gros et fier
la danse moderne et classique
les hommes à principes
les femmes de Casanova et Casanova lui-même
il y a une bande de désœuvrés
l’autre calendrier
le règne de Charlemagne
il y a sa liaison supposée avec Adalinde
les lettres de rupture
celle qu’on a retrouvé dans l’étang
des larmes
il y a les poèmes dont on ne se souvient pas
les brouillons
les pages blanches
les grains de beauté
les rondeurs démodées
le chef du casting
une femme de ménage
l’enfant qui réclame une histoire
il y a même les cuisses de Blanche-neige
le dernier voyage
il y a Jules Hetzel
ce qui persiste
deux policiers toulousains
les raison d’un refus
l’inhibition du pape
il y a les livres qu’on ne lira pas
le temps perdu
la sérendipité naturellement
la recherche du silence
il y a la république des livres
les statistiques
une bougie
les derniers jours
il y a la guérison
trois fois trois fois rien
il y a des opérations arithmétiques
il y a quelques tours de passe-passe
il y a le désespoir
il y a celui qu’on a oublié dans une prison
l’ombre de Ponce Pilate
il y a un wagon de cinglés
il y a les statuts
des jeux en ligne
il y a le temps des cerises
les défaillances humaines
des bouteilles
un concours d’orgasmes en couples
il y a l’un dans l’autre
il y a des péripatéticiennes
un amateur de chiffres ronds
il y a des langues inconnues
il y a de grosses bêtises
il y a la corde à laquelle chacun tire
un voyage sur Mars
il y a Don Giovanni
deux poussettes
il y a des huîtres
les années 30 à Chicago
les gâteaux à forme ridicule
Schrödinger
un chef-d’œuvre inconnu
il y a les rendez-vous
il y a les bien que
un puits au milieu des plates-bandes
les bourgeoises de Pont-l’Évêque
il y a un enfant de cœur
il y a le livre de trop
l’art contemporain
il y a ceux qu’on disqualifie
le tiercé
le poing dans la poche
il y a le loto
la haine sans raison
les excuses
il y a un huis sans serrure
il y a la météo
la télévision
il y a les réjouissances
les royaumes pourris
il y a un hérisson
un centre commercial
les dés pipés
il y a les instruments de domination
il y a le besoin de se renouveler
la bêtise
l’arrogance
les caresses
il y a sept corps dans un puits
l’ambiguïté
les occasions ratées
la générosité des mères
il y a les journées qui durent
le bonheur des pères
la petite forme
les anglicismes
la distance qu’on prend pour y voir clair
les nombres sans-grade
il y a bien plus
il y a l’infini qui guette
les ovations à Avignon
nos ignorances
les sévices
l’avenir qui donne tort
un manifeste poétique
le public
il y a les coups de main
il y a les préférences
les raisons de continuer
il y a les pourquoi
les fraises
la vie après toi
il y a la sobriété
le grand guignol
des grandes gueules
l’électricité
Tokyo
les pingouins du pôle Nord
il y a les promesses non tenues
Leonardo Fibonacci
un évêque
des taupes
il y a les cactus
les mises en examen
les effeuilles
la route entre Rome et Amsterdam
le désir de partir
un rond-point
une marquise
il y a les grosses colères
les quais de gare
il y a les appartenances
les illuminés de Salt Lake City
la reconnaissance
les miettes de pain
la longueur de la page
il y a la rage
il y a ce qu’on attendait depuis longtemps
les refus
le temps d’avant
les réincarnations
le harcèlement
un majordome
il y a les petites épiceries
les nœuds de vipère
une mercière
il y a les tragédies de la route
l’absence du père
il y a le château d’Oliferne
la saveur de certaines proses
l’aveu
les coups de pied qui se perdent
les équations sans réponse
des licenciements
il y a une chute vertigineuse
mille raisons de refuser
les estuaires
le travail recommencé
les ports
les noms d’oiseaux
la lisière des bois
il y a l’immortalité
les ronds de fumée
les changements de cap
les arrêts maladie
la nostalgie
les promesses d’éternité
des sources et des lacs
il y a les grand moulinets
les dispenses
les passages à tabac
les polars
les éliminations sommaires
il y a ta vie
les clés de Saint-Pierre
la tiédeur de l’enfer
les homélies pascales
il y a l’olivier centenaire
les passages à blanc
les habits de printemps
les justifications
il y a des imprécisions
il y a les retards
l’autosatisfaction
les degrés de l’humour
les rires
les agences de presse
les imitations qui mettent mal à l’aise
l’huile oubliée sur le feu
la vérité du Petit Poucet
l’enterrement du mouvement surréaliste
il y a les mouches
il y a la bravoure
le livre des records
il y a ceux qui passent à travers les murs
il y a ceux que l’imagination n’étouffe pas
les gants blancs
l’amour des comptes ronds
le vouloir dire
les petits réflexes câlins
les bons côtés
les supplications
un confessionnal
il y a les derniers cheveux
le bilans des gains et des pertes
les taches de rousseur
il y a des râteaux et une pelle
il y a les bonbons
Robert Desnos
les mensonges
le zéro
les examens
l’encre rouge
il y a le clin d’œil des étoiles
l’extrême onction
les frasques de coco
il y a des dépositions
il y a les mauvaises raisons
l’inutilité
le vieil Armand
le chapelet des petits emmerds
les aboiements
la tonsure des moines
il y a un père et sa fille dans un parc
il y a les petites pierres blanches
l’heure qui passe
la durée
le type qu’on fête
le geste tranchant des géants
les confidences
il y a un gâteau d’anniversaire
il y a des bougies
il y a l’agitation
l’assiduité
il y a ceux qui s’y croient
il y a un sonnet
il y a des vies minuscules
le réveil
l’Académie française
les prétextes
l’ordinaire
l’appel du 18 juin
il y a un hymne national
il y a les cortèges de sottises
ce vers quoi porte le regard
les constructions de demain
les curiosités linguistiques
les superstitions
les yeux des fous
il y a les gadgets
il y a les robes de mariée
la scansion
les pauvres espoirs
il y a les fiches de cuisine
les lamentations
le pressentiment
l’entassement des saisons
les manies inaperçues
les vieilles bouteilles
il y a les trompettes de la renommée
il y a ceux qui ont un chien
le pourrissement des morts
un rêve d’Ubu
l’herbe verte au retour du désert
les sifflements du vent
les pâtes de fruits
les crevaisons
il y a une cahute
il y a les trompe-l’œil vieillis
le Paic citron
il y a les recommencements
les jolies brindilles
les déjeuners sur l’herbe
les déclarations
la correction
les hérissons qui se hâtent sur le bitume
la crise
il y a les professeurs de philosophie
les arbres à came
il y a l’immanquable
la pagaille
les inondations
il y a des revenants
il y a des cactus
il y a les syllabes
l’âge mûr
il y a Shakespeare
l’ombre du maître
le cancer de la gorge
la Guilde des avocats de la ville de Dijon
le prénom oublié d’Alzheimer
les salariés au lendemain de leur licenciement
il y a l’hôpital Sainte-Anne
il y a les bonus
il y a ce que tu vois dans la glace
les sondages
les rencontres de Chaminadour
les restrictions budgétaires
les exigences tyranniques
l’oubli des proches
la ponte
les cueillettes
il y a le tournage d’un film
il y a les gargotes
les méthodes pour bien lire
une paire de bottes
les apôtres
les quelques secondes de trop
les exercices d’admiration
la contagion
le confort
il y a des réussites
il y a les poignées de mains
il y a ce qu’on oubliera
il y a les employés des douanes
les victoires qui lassent
la dépression
l’inlassable circulation des hommes
les cris de la victoire
il y a la fin des vacances
la démission des leaders
le cercle de l’horizon
il y a un bouclier de cuir à l’ancienne
il y a les mesquineries
les plaintes qui n’aboutissent pas
la relativité du temps
la princesse de Clèves
la jalousie
la nécessité
les 400 coups
il y a la roulette russe
la répétition des mauvais souvenirs
les airs fripons
il y a le ridicule
les excès
l’histoire qui défile
le découragement
la guérison
il y a le regroupement de militants fanatisés
les ravissements
le consentement au premier baiser
les habitudes qui franchissent les générations
il y a un billet de 1 000 dollars
la bouche qui te regarde
les séances chez le psy
il y a les tablettes d’argile
la récursivité
la rébellion de personnages en papier
il y a un ange dévasté
il y a cent mille milliards de poèmes
il y a les casse-tête
les allées du Père Lachaise
sept oranges à Alicante
la légitimité obtenue au forceps
le débarquement à Cythère
il y a l’avenir du livre numérique
il y a la preuve par l’absurde
la supériorité des formes brèves
les beautés en bikinis
le Boudpokistan
il y a l’inattention
les yeux dans le vague
les groupes des pression
il y a des poulets en vadrouille
il y a une élection
il y a les coups sur la tête
les recours à ce qu’on ne saurait disposer
les maux de dents
les bons perdants
le manque d’idées
l’évidence à laquelle on se rend
l’armée monégasque
les combats d’arrière-garde
il y a ce que tu me dis
le livre des records
il y a les excès de bière
les explications confuses
il y a une soutenance de thèse
il y a les gorges chaudes
les prés fauchés
il y a les charpentes
les révoltes populaires
il y a l’Afghanistan
les oui mais
il y a les engagements précieux
les fabuleux destins
les balades en bateau
il y a ce qu’il faut bien admettre
Jean Prod’hom
26 octobre 2010
Il y a les pâturages
Il y a les pâturages en novembre
les cendres chaudes
il y a l’eau lorsqu’elle se gargarise
les équilibres précaires
il y a les tèches de bois
le miel
il y a 1848
les âmes discrètes
il y a la récup
Jean Prod’hom
Il y a les corps usés
Il y a les corps usés
la soupe aux lentilles
les boîtes à musique
il y a le trait qui unit Jésus au Christ
il y a les caméras de surveillance
la mort sans bruit
il y a l’eau de mer
les désillusions salutaires
le mélange des genres
Jean Prod’hom
Il y a les lacs d’altitude
Il y a les lacs d’altitude
le paysage qui s’éloigne dans le rétroviseur
il y a les poires à botsi
il y a le jour qui ne vient pas
le recto et le verso
il y a les voyages d’avant la cartographie
les rémissions
le bégaiement
il y a le grincement des portes
Jean Prod’hom
Il y a les Roms
Il y a les Roms
les pensées arrondies
le roulement du train dans la nuit
il y a ce qui se passe quand on n’est pas là
le petit ménage des pigeons
les roses dans l’éclat de novembre
il y a le lit défait
les plans directeurs
il y a les gamins qui font bande à part
Jean Prod’hom
Il y a les gares
Il y a les gares
les bus à deux étages
l’odeur de la résine
il y a les plans d’affectation du territoire
la peau des coquelicots
les portes cochères
la baguette du sourcier pendue dans le couloir
la blancheur laiteuse de l’aube
Il y a le lac démonté
Jean Prod’hom
Il y a les regrets
Il y a les regrets
la somnolence des chemins creux
il y a l’Orcia au pied de Bagno Vignoni
le dernier ours blanc de la banquise
les images qui rodent autour de l’absinthe
le futur antérieur
les jeux qui sont restés dans l’armoire
les poches trouées de la raison
Il y a disais-tu plus de deux ans déjà
Jean Prod’hom
Il y a les vendanges tardives
Il y a les vendanges tardives
les pâturages boisés derrière Peuchapatte
il y a l’obstination
il y a les noces des voies ferrées et de la camomille
les mots immenses qui nous maintiennent en semi-liberté
l’odeur de la poussière après la pluie
les chemins de halage
le simple qui préserve l’énigme
il y a dans les bois des filets d’eau auxquels on n’a pas donné de nom
Jean Prod’hom
Il y a les fleurs des châtaigniers
Il y a les fleurs des châtaigniers
les beaux jours de l’arrière-été
les reins de la terre soulevés par les fers de la charrue
l'insouciance des idiots
il y a Vaduz
il y a ce qui s’est passé là-haut et dont on ne sait rien
les seigneurs de la nuit
les histoires auxquelles on croit encore un peu
il y a la foi des petits artisans
Jean Prod’hom
Il y a le chant du coq à midi
Il y a le chant du coq à midi
les vieux qui font la sieste
les couleurs des crépis passés
la dernière marche de l’escalier monumental qui monte au Congrès
il y a les bons comptes
il y a la pile de chemises de celle qui ne reviendra pas
les hanches larges des lourdes péniches
la pierre ollaire les soirs d’automne
il y a les galets de Lambi
Jean Prod’hom
Il y a le pardon
Il y a le pardon
la courbe des chemins à double ornière
les hirondelles
les chiens qui ont déserté leur niche
il y a les lieux-dits qui tiennent parole
il y a les engagements qui allègent
la main courante de Riant-Mont
les groseilles des sorbiers
il y a les ombres avec lesquelles on devise
Jean Prod’hom
Il y a les îles
Il y a les îles
le ruisseau qui se gargarise
les dernières heures du capitaine Nemo
les fenêtres ouvertes des maisons vides
il y a le bus de la poste qu’on avait cru déjà passé
il y a les dettes sans contour
l’empreinte de la main du père
les fraises des bois tiédies par le soleil d’août
il y a le banc du chemin des Tailles
Jean Prod’hom
Il y a le vent
Il y a le vent
les alentours qui sommeillent
il y a les rêveries
l’insouciance des manèges
les souvenirs sur lesquels se penchent les morts et les absents
il y a les silences qui sont comme des mines
les plombs qui dessinent la nuit sur la peau du sanglier
les images restées accrochées aux mains de l’enfant
il y a le tronc de l’arbre autour duquel s’enroule le lierre
Jean Prod’hom