Je devine derrière les lourdes persiennes
(Poèmes de Monsieur)
Je devine derrière les lourdes persiennes et le ciel transparent, plus loin encore, les jours capricieux qui roulent des piécettes d’argent, le ruisselet et les pâturages, les myrtilles de Planajeur, le beurre d'Emaney, tandis qu’un interminable cortège déroule dans la plaine ses saveurs monotones ; ligne droite réglée sur les digues du fleuve, que regardent passer depuis l’ancien chemin de halage une poignée d’hommes indisciplinés. Mais le jour bientôt se lève, sur la mer et ses îles, ondule et pousse sa vague bien au-delà du soir.
Jean Prod’hom
Monika Langhans, Copeaux de bois, Riau Graubon