Etang (Corcelles-le-Jorat)
Je glisse toute la journée au plus près de la pente, à bonne distance de ce j'aurais, en d'autres circonstances, tenté de retenir ou d'anticiper, les choses, avant qu'elles ne disparaissent tout à fait ou afin qu'elles demeurent possibles.
Un mot encore, clac, le drap tombe, le corps est nu, sans savoir comment cela aura été possible, bon à rien sur un sentier boueux, dans la débâcle d'un hiver qui n'aura pas eu lieu, avec une fenêtre dans le ciel qui nous appelle, ma belle et moi, vers le haut. Nous marchons en silence avec le cœur qui bat.
Je m'installe en rentrant, à la cuisine, devant des champignons de Paris, une tasse de riz, deux artichauts, deux oignons, un pot de moutarde, un œuf, de l'huile, une aubergine, deux courgettes et un poivron rouge. Et des merveilles.
Jean Prod’hom