Au temps où nous n'étions pas là
L'impuissance de l'homme à faire tenir les choses ensemble le pousse à prêter l'hostilité des lieux qui le mettent en porte-à-faux à un plan que l'architecte aurait oublié d'appliquer, si bien que l'homme avide de beauté les fuirait, les abandonnerait à leur sort, celui plus mystérieux encore de n'en avoir aucun. Gustave Roud écrit : "Cela ressemble au tumulte sonore des instruments d'orchestre avant le chef à son pupitre."
Leur disqualification est ce qu'il nous reste. Ce sont à eux qu'il nous est donné de nous mesurer, morceau par morceau, jusqu'à ce que l'averse de nos poussières mélange ses doigts à ceux de ces lieux en perdition. Tout devient alors plus clair, aussi clair que la lumière au temps où nous n'étions pas là. Et nous devenons l'hôte d'un instant avant d'en être expulsé comme il se doit.
Les musiciens et le chef ont déserté la partie, le monde n'est plus à l'image de l'Orphée ou du Phocion de Poussin. Sans prix, hors de prix.
Jean Prod’hom