Pas de trace
Je suis parfaitement conscient du sort que le terme clé de « réel » a subi depuis Wittgenstein, écrit Erving Goffman dans ses Cadres de l’expérience. Moi aussi, mais ce sort est en définitive celui de n’importe quel concept, clé ou secondaire, passé par les aménagements de l’esprit, que ce soit celui de Wittgenstein ou celui du premier venu. L’inouï c’est que ces termes passés au feu, à l’enclume, recyclés, laminés, affinés n’ont laissé à la fin aucune trace de leurs vicissitudes. Et la mer, la neige et les nuages reviennent dans le ciel comme aux premiers jours.
Jean Prod’hom