Elan brisé
Une fève
en un point de l’étendue
une fève multipliée dix fois
cent fois mille fois
une fève jetée loin de la tribu
une fève oubliée
le silence d’Oswald Sprenger
à ce sujet
en dit long
qui a glissé
derrière le décor
le fait incontesté
Oswald n’a pas hésité à se taire
ne rien dire
de cette route si singulière
qui a conduit
l’île
de la grandeur à la décadence
il a chanté
dans de longs poèmes restés secrets
les fruits du sorbier et ceux de l’églantier
les pensées raffinées et les regards pétrifiés
qui jettera les gants
hors les poches de l’amertume
pour dire un peu de vérité
pas tant que ça
un peu
un peu seulement
le tarissement des sourires
la rupture de la ligne d’horizon
les prodiges de la pensée
un instant
ont éloigné
la douleur
les doutes
mais la sève
d’un peuple épuisé
couvert de fleurs
qu’on sèche à la veillée
sèche et s’épuise
en peu de temps
Jean Prod’hom